Une manifestation féministe et anti-extrême droite était organisée à Lille ce 23 juin 2024, une semaine avant le premier tour des élections législatives. L'occasion pour les participants de militer pour les droits des femmes, des personnes LGBTQ+ et plus généralement des minorités, que la montée du Rassemblement National "met en danger".
"Nous sommes fortes, nous sommes fières. Et féministes et radicales et en colère." Sous le soleil radieux d'un premier week-end d'été, l'ambiance à Lille est à la lutte. Au départ de la Porte de Paris, un cortège de manifestants et de manifestantes s'est rassemblé pour une procession féministe et anti-extrême droite.
Sur les pancartes, de nombreux slogans pour les droits des femmes et des messages visant directement le Rassemblement National (RN), dont la percée aux européennes fait craindre de voir le tapis rouge se dérouler pour l'extrême droite aux élections législatives, convoquées le 30 juin et le 7 juillet prochains.
"Tout ce que le RN a pu voter est complètement antiféministe et je pense que c'est encore plus important de donner la parole aux femmes qu'aux hommes dans cette manif'", livre Simon, pancarte violette à la main, couleur des luttes féministes.
"On ne peut pas laisser passer ça"
Une manifestation qui regroupe de nombreuses structures et associations, comme le collectif de la Maison des femmes ou encore le Planning familial, qui veulent alerter sur les dangers que représente selon elles le RN pour les droits des femmes et des personnes LGBTQ+.
Pour prêcher les non-convaincus, les manifestants et manifestantes appellent celles et ceux qui souhaitent voter pour le RN à s'imprégner de l'expérience de l'extrême droite dans les autres pays d'Europe. Suède, Pologne, Hongrie... La liste des pays où l'extrême droite est arrivée au pouvoir est désormais longue sur notre continent, au détriment des droits des femmes et des minorités de genre.
Claire, membre du Planning familial, tente de l'illustrer : "En Italie par exemple, Giorgia Meloni ne s'oppose pas frontalement au droit à l'IVG puisque 70% des médecins s'opposent à elle. Mais aujourd'hui, les anti-choix peuvent se rendre dans les cliniques pour importuner les femmes qui souhaitent faire une IVG. C'est extrêmement violent, on ne peut pas laisser passer ça."
(En Italie) les anti-choix peuvent se rendre dans les cliniques pour importuner les femmes qui souhaitent faire une IVG. C'est extrêmement violent, on ne peut pas laisser passer ça.
Claire, manifestante
1500 personnes rassemblées
Parmi les combats menés lors de ce rassemblement, celui des personnes LGBTQ+ et, plus généralement, des minorités. Beaucoup craignent de voir des aides supprimées et des lois homophobes ou transphobes adoptées, avec la montée du Rassemblement National.
"Si le RN accède au pouvoir, ils empêcheront les personnes transgenres ou féministes d'évoluer dans la société et d'être qui elles sont", relate Sasha*, la voix un peu cassée, rejoint par une manifestante juste à côté : "C'est hyper dangereux pour toutes les minorités, les personnes queer, racisées, pauvres... Pour toutes les personnes qui sont en difficulté, avoir le RN au pouvoir ça va être une catastrophe."
Ce samedi, la police a compté entre 700 et 800 manifestants, deux fois plus selon la CGT.
*Le prénom a été modifié