Cette saison, les hôtels, les campings et autres hébergements collectifs n'ont jamais été aussi remplis dans la région. Selon l'Insee, la fréquentation a augmenté de 4% par rapport à 2019, année déjà record. Des chiffres dopés par la clientèle française.
Après deux années cauchemardesques à cause de la pandémie de Covid-19, le secteur touristique a repris de la couleur, en France comme dans la région. Avec 10 millions de nuitées enregistrées, les professionnels des Hauts-de-France ont battu leur record de fréquentation pour la saison printemps-été 2022 (entre avril et septembre).
Ce regain, déjà ressenti à la sortie de l'été et des vacances de la Toussaint par les acteurs de la profession, a été chiffré par l'Insee dans un rapport publié jeudi 15 décembre. Ce dernier évoque un bilan "exceptionnel" pour les hôtels, campings et autres hébergements collectifs.
Un tourisme de proximité
L'institut note une hausse de 4% de la fréquentation par rapport à l'année 2019, avant la crise sanitaire. "Excepté Île-de-France et Grand-Est, toutes les régions métropolitaines sont en progression, les Hauts-de-France affichant la cinquième plus forte augmentation", indique le rapport.
La locomotive touristique a été largement portée par la clientèle hexagonale (+10% par rapport à 2019). Sous l'effet de l'inflation et de la baisse du pouvoir d'achat, les destinations françaises ont eu la cote pour la saison estivale.
Aujourd'hui, les gens veulent partir au plus près de chez eux, payer moins d'essence, faire moins de kilométrage.
Pierre Nouchi, président de l'Umih Hauts-de-France
"Beau temps et économies" sont les deux facteurs d'explication de cet élan pour le tourisme de proximité, selon le président de l'Union des métiers et de l'industrie (Umih) des Hauts-de-France. "Aujourd'hui, les gens veulent partir au plus près de chez eux, payer moins d'essence, faire moins de kilométrage, précise Pierre Nouchi. D'un point de vue météo, la canicule dans le Sud a sûrement donné envie aux vacanciers de venir par chez nous où le climat est tempéré."
Point négatif, la région n'a pas retrouvé tous ses vacanciers venus de l'étranger. C’est le cas en particulier des Britanniques, moins nombreux qu'en 2019, "sans doute en raison des effets liés au Brexit", précise l'Insee. Cela dit, le Royaume-Uni reste en première position des pays d’origine des touristes non-résidents".
L'hôtellerie retrouve ses clients
Les hôtels, à l'inverse de la tendance nationale, ont été bien remplis durant cette période printemps-été, avec 5,2 millions de nuitées. Avec le même constat : plus de Français (+5,5% par rapport à 2019), moins d'étrangers (-12%). Parmi cette dernière catégorie, les résidents des Pays-Bas ont été plus nombreux qu'il y a trois ans, les Belges, Allemands et Britanniques, moins nombreux.
Des disparités restent à noter dans les Hauts-de-France. En effet, les hôtels de l’Oise (+12,4 %) et du Pas-de-Calais (+4,8 %) affichent un bilan bien meilleur qu’en 2019, alors que ceux de la Somme restent à leur niveau de fréquentation d’avant crise (+0,1 %). Enfin, l’hôtellerie de l’Aisne et du Nord est plus à la peine.
Le boom des campings
Carton plein également pour les campings durant cette période estivale, marquée par une météo favorable, avec (trop) peu de pluie. Le développement de l’offre en emplacements équipés de près de 20 % en 3 ans participe à ces bons chiffres, remarque l'Insee.
Quant à l'origine des campeurs, elle est encore une fois en grande partie hexagonale (+26,5%). Les étrangers, eux, ont réservé moins d'emplacements qu'en 2019. Un déficit de clientèle non-résidentes qui s’explique surtout par l’absence des touristes britanniques, en retrait de 39 % par rapport à 2019 (–21,5 % au niveau national).
La Somme, grâce à sa baie et au développement de ses équipements a largement profité de cet enthousiasme pour les campings. Le département enregistre une augmentation de +34% par rapport à 2019. Le Pas-de-Calais et le Nord suivent derrière (respectivement +12,3 % et +8,4 %). L'Oise, elle, recule légèrement (–3 %) tandis que l’Aisne éprouve beaucoup plus de difficultés (–24,9 %) car elle est plus dépendante de la clientèle venue de Belgique ou d'Allemagne.