Législatives 2024. Six députés RN élus dans le Nord et un vote en progression

Alors que dans le Nord le Rassemblement National partait en tête après le premier tour dans 6 circonscriptions sur les 15 où l'on votait ce dimanche 7 juillet 2024 pour les législatives, le jeu des triangulaires et l'appel au front républicain lui ont finalement permis de gagner un siège supplémentaire.

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Le politologue Pierre Mathiot estimait avant les résultats du second tour des élections législatives, le 7 juillet 2024, que le RN pouvait encore remporter 8 à 10 sièges grâce aux votes des électeurs du Nord et du Pas-de-Calais. C'était compter sans le sursaut républicain et le report des voix. Au total, le parti qui voyait déjà Jordan Bardella Premier ministre enverra 5 députés de plus à l'Assemblée Nationale.

Si le Pas-de-Calais a élu des députés RN dans toutes les circonscriptions sauf deux, dans le Nord, "il y a eu une forme de limitation de la progression du Rassemblement National, qui n'a gagné qu'un seul siège et en a perdu deux", constate Pierre Mathiot.

Une limitation due au report des voix

"On a observé un report de voix en faveur du candidat non RN resté en place", analyse Pierre Mathiot. Dans la 10e du Nord, Gérald Darmanin l'emporte avec 61,37% des suffrages exprimés, bénéficiant du désistement de Leslie Mortreux (LFI). La candidate du Nouveau Front Populaire s'était retirée après le premier tour, alors que 837 voix seulement séparaient le ministre de l'Intérieur de Bastien Verbrugghe (RN), appelant sans ambiguïté à ne pas voter pour le Rassemblement National.

De même, dans la 21e circonscription du Nord, le report des voix a clairement bénéficié à Valérie Létard (UDI). Au premier tour de ces législatives, elle avait obtenu 29,19% des suffrages exprimés, plus de 14 points derrière la candidate RN Laurence Bara. Si les électeurs ont eu ce dimanche 7 juillet 2024 le choix entre deux candidates seulement, c'est parce que le troisième candidat en ballottage, Pierrick Colpin, de La France Insoumise, s'est désisté pour faire barrage à l'extrême-droite.

Une bonne implantation des adversaires du RN

"Parmi ceux qui ont été élus, complète Pierre Mathiot, certains comme Julien Gokel (PS, 13e), Valérie Létard (UDI, 21e), Paul Christophe (Horizons, 14e) ou Sébastien Huyghe (LR, 5e) sont des personnalités qui étaient très bien implantées."

"Ces candidats ont bénéficié de leur réputation personnelle. On leur faisait confiance, c'est la prime au notable face aux nouveaux candidats."

Un pays ingouvernable ?

Lorsqu'on demande au député LR de la 5e circonscription du Nord Sébastien Huyghe s'il est favorable à une coalition avec le Nouveau Front Populaire, il répond : "Le NFP n'est qu'un cartel électoral. Ils ne sont d'accord sur rien. La question se pose de savoir si avec des gens de bonne volonté, il peut y avoir une coalition."

"Je parle de la majorité présidentielle comme on l'appelle, de la droite républicaine et de la gauche de gouvernement, les sociaux-démocrates. Ensemble je pense qu'il y a la possibilité d'une majorité absolue."

Cela correspond à l'analyse du politologue Pierre Mathiot. Pour lui, "le problème ce soir, c'est qu'on est face à un pays ingouvernable. L'absence de majorité, alors même que le mode de scrutin est fait pour obtenir une majorité absolue, fait qu'on va devoir se réhabituer à une coalition. Sous la 4e République, on avait toujours des coalitions de partis. Les hommes politiques avaient l'habitude de négocier, de bricoler. Il y avait d'un côté les communistes, de l'autre les gaullistes, et ils étaient rejetés par les autres partis, qui devaient s'entendre dans une coalition."

Le dernier gouvernement de coalition date de la IVe République, qui s'est terminée en 1958.

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