Législatives 2024. Les postes clés à la présidence de l'Assemblée nationale échappent au RN, trois députés nordistes écartés

Les nouveaux députés de l'Assemblée nationale se sont à leur tour prêtés au jeu des urnes pour élire le bureau de leur présidence, jusqu'à ce samedi 20 juillet 2024 matin. Parmi les candidats aux postes de président, vice-président, questeur et secrétaire, trois députés nordistes : Sébastien Chenu (RN, Nord), Bruno Bilde (RN, Pas-de-Calais) et Violette Spillebout (Ensemble, Nord). France 3 fait le point.

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La nuit aura été longue pour le Rassemblement National. Après plus de quatorze heures de votes à l'Assemblée nationale à Paris et une fin de séance très tôt ce samedi 20 juillet 2024 au matin, le parti de Marine Le Pen est sorti bredouille des scrutins. Les nouveaux députés devaient élire les 22 membres du bureau de la présidence de l'hémicycle.

Jeudi 18 juillet au soir, on apprenait déjà la réélection de Yaël Braun-Pivet (Ensemble pour la République) en tant que présidente de la chambre des députés grâce à une entente entre la droite et le parti présidentiel. La possibilité pour Sébastien Chenu - député RN nordiste représentant les cantons de Bouchain, Denain et Valenciennes Sud - d'en prendre la tête était ainsi écartée définitivement.

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À l'issue de cette première élection à bulletin secret, il restait encore à décider qui ferait partie du bureau de Mme Braun-Pivet. Avec à la clé six postes à la vice-présidence, trois à la questure et enfin douze au secrétariat. Aucun n'a été obtenu par le RN, pourtant présent en nombre dans l'instance parlementaire avec 143 sièges, en comptant ses alliés.

Trois députés nordistes écartés

À la surprise générale, c'est le Nouveau Front populaire (NFP) qui a obtenu la majorité absolue au sein du bureau, en remportant 12 sièges sur 22. Cette nouvelle composition rebat les cartes de l'Assemblée nationale car c'est le bureau qui fait appliquer le règlement intérieur ou l'interprète. C'est aussi lui qui peut prononcer des sanctions contre des élus.

Cette instance collégiale avait par exemple exigé une exclusion temporaire et des pénalités financières au député insoumis Sébastien Delogu pour avoir brandi un drapeau palestinien en séance publique. Même pénalité pour l'élu RN Grégoire de Fournas, qui avait été exclu quinze jours pour des propos racistes tenus en séance.

Ainsi, ces postes clés échappent au RN. Le groupe de Marine Le Pen avait pourtant créé la surprise en 2022 en obtenant deux vice-présidences au bureau avec Sébastien Chenu et Hélène Laporte. Parmi les nombreux députés d'extrême-droite venant des Hauts-de-France (ils représentent un quart des sièges du RN), Bruno Bilde, élu dans la douzième circonscription du Pas-de-Calais (Bully-les-Mines, Cambrin, Douvrin, Liévin Nord, Liévin Sud, Wingles), était l'un des candidats au bureau. Sans succès. 

Du côté du parti présidentiel, qui n'a obtenu que cinq mandats, l'ambiance n'est pas non plus à la fête. La députée Violette Spillebout, élue dans la neuvième circonscription du Nord (cantons de Lille Nord-Est, Marcq-en-Barœul et Tourcoing Sud) n'a pas réussi à décrocher un poste au bureau de la présidence de l'Assemblée nationale.

Elle déclarait au micro de LCP le 19 juillet souhaiter ne pas "nier le choix des électeurs". "Je souhaite que l'ensemble des oppositions soient représentée à l'Assemblée nationale, que même les extrêmes, que je combats sur les idées, puissent être représentés", affirmait-elle.

Vives protestations 

Ces résultats n'ont pas manqué de faire réagir les membres du Rassemblement National sur les réseaux sociaux et les plateaux télévisés, Sébastien Chenu menant la fronde en déclarant que des "alliances contre-nature" avaient permis à Yaël Braun Pivet de rempiler à la présidence des députés, jeudi 18 juillet.  

La protestation du député était aussi de rigueur à l'annonce des résultats à la vice-présidence, à la questure et au secrétariat. Pour lui comme pour Marine le Pen, qui a aussi réagi sur X, le bureau doit refléter la composition de l'hémicycle et représenter le vote du peuple français, et ainsi comporter des représentants RN en son sein. "C'est un scandale, un véritable hold-up démocratique!", s'est insurgé le député Bruno Bilde sur X. 

Les deux derniers jours auront été très mouvementés au sein de l'hémicycle après une suspicion de fraude lors du vote de la présidence de l'Assemblée nationale, menant à refaire le processus de vote de façon plus encadrée. Une partie des Insoumis avait également refusé de serrer la main des scrutateurs d'extrême-droite, provoquant de nombreuses réactions indignées d'autres députés.

Les votes ne sont pas terminés pour les élus, car ils doivent encore choisir les présidents et présidentes des commissions, ce samedi 20 juillet. Il y en a huit permanentes : affaires culturelles et éducation, affaires économiques, affaires étrangères, affaires sociales, défense nationale et forces armées, développement durable et aménagement du territoire, finances, et enfin lois.

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