Ce jeudi 18 juillet à 15 heures aura lieu la première séance de la nouvelle Assemblée nationale, au cours de laquelle sera élu son futur président. Dans cette course au perchoir, Sébastien Chenu pourrait porter les couleurs du RN.
Onze jours après le second tour des élections législatives, l'Assemblée nationale va élire son président ce jeudi 18 juillet. 5 candidats ont été désignés par leur groupe parlementaire et parmi eux, un Nordiste.
Au sein du Rassemblement National c'est Sebastien Chenu qui porte la candidature au perchoir. Autre Nordiste également préssentie, Valérie Létard (UDI) a fini quant à elle par démentir les rumeurs sur sa candidature.
Sébastien Chenu, candidat RN sans illusion
Dès son arrivée à l'Assemblée nationale le 10 juillet avec les 120 députés RN, Marine Le Pen n'avait pas manqué de pointer "un certain nombre de manœuvres, notamment de désistements massifs" qui "nous ont privés de la majorité absolue. Ce n'est que partie remise."
Ces stratégies laissent le camp d'extrême droite sans grand espoir d'accéder au perchoir. Ce mercredi soir encore, sur BFM, Sébastien Chenu, déjà vice-président de l'Assemblée dans la mandature sortante, dénonçait dans ces "barrages" au RN une "négation de la démocratie" : "je suis le candidat du premier parti représenté à l'Assemblée. En général c'est celui qui représente le plus d'élus et le plus gran nombre de voix" qui est élu... "Comment, tonnait-il, vont-ils réussir à contourner la démocratie par un artifice ?"
J’ai l’honneur d’être candidat à la Présidence de l’Assemblée nationale. Ma candidature est présentée par le @groupeRN_off. Groupe le plus important de l’hémicycle, représentant plus de 10 millions de Français. #DirectAN pic.twitter.com/bdqNowqCLh
— Sébastien Chenu (@sebchenu) July 17, 2024
Si Sébastien Chenu est certain de se présenter au premier tour, "on verra" s'il se maintient au second tour, a indiqué prudemment Renaud Labaye, secrétaire général du groupe.
Pour le second tour, on verra...
Renaud LabayeSecrétaire général du groupe Rassemblement national à l'Assemblée Nationale
Originaire de Beauvais dans l'Oise, Sébastien Chenu occupe également le rôle de vice-président du Rassemblement national depuis novembre 2022. C'est du côté de Douai qu'il s'investit désormais politiquement, alors réélu au premier tour des élections législatives anticipées dans la 19ème circonscription du Nord.
Sa carrière politique, il l'a démarré dans les rangs de la droite en tant que membre du Parti Républicain (PR), de Démocratie Libérale (DL) puis de l'UMP. De 2005 à 2007, il fut le chef adjoint de cabinet de Christine Lagarde, alors ministre déléguée au commerce extérieur.
Ce n'est qu'en 2014 qu'il rejoint les rangs du Rassemblement bleu Marine, et deviendra collaborateur de Marine Le Pen. Depuis 2017, il est député de la 19e circonscription sous la bannière du FN, devenu Rassemblement national, et a occupé durant près de deux ans le poste de vice-président de l'Assemblée sortante.
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Valérie Létard dément les rumeurs
Ancienne vice-présidente du sénat, conseillère départementale et députée de la 21ème circonscription du Nord depuis le 8 juillet sous la bannière de l'Union des Démocrates Indépendants (UDI), Valérie Létard aurait pu créer la surprise. Originaire d'Orchies, elle dispose d'une longue expérience politique dans le Nord, mais aussi à l'échelle nationale.
Son parcours politique démarre en 2001, par son élection en tant que sénatrice du Nord. En 2007, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, elle occupe le poste de secrétaire d'État chargée de la solidarité.
Proche de Jean-Louis Borloo, c'est elle qui prend sa suite à la tête de la communauté d'agglomération de Valenciennes Métropole en 2008, avant de devenir sa secrétaire d'État en charge des technologies vertes et des négociations sur le climat.
Elle "devrait être le « plan B » des macronistes à l'Assemblée nationale en cas d'échec de Yaël Braun-Pivet dans sa reconquête du Perchoir, jeudi" révélait Le Figaro le 16 juillet. Mais son arrivée à la présidence de l'Assemblée nationale reposait sur une stratégie bien huilée, qui frôlait la politique-fiction.
Le quotidien national la résumait en quelques lignes : "laisser Yaël Braun-Pivet, candidate légitime du camp macroniste tenter sa chance jeudi au premier et au deuxième tour du scrutin pour la présidence, où seule une majorité absolue lui permettrait de l'emporter. Puis acter sa défaite et propulser la « carte joker » Valérie Létard."
Interrogée par la Voix du Nord, mercredi 17 juillet en fin d'après-midi, l'élue UDI a fermé la porte à cette possible candidature. Considérée comme un plan de secours de la macronie, elle ne nie pas avoir été sollicitée, mais indique n'avoir "jamais été candidate à rien, contrairement à ce que disent toutes ces personnes qui parlent à ma place".
Comment est élu le président de l'Assemblée Nationale ?
Cette élection au perchoir, autre nom de la présidence de l'Assemblée, se décidera lors de la première séance des députés nouvellement élus, à partir de 15h ce jeudi. Dans l'attente du vote, c'est son doyen de 81 ans José Gonzalez (RN), qui préside.
Tout se passe par le biais d'une élection qui a lieu à bulletin secret, et qui se déroule en plusieurs tours. Pour l'emporter, le candidat doit obtenir la majorité des suffrages exprimés lors du premier ou du deuxième tour. Si cette condition n'est pas remplie, un troisième tour est alors organisé, où seule une majorité relative suffit. Dans l'hypothèse d'une égalité des voix, c'est la personne la plus âgée qui l'emporte.
Sont donc officiellement candidats : la présidente sortante macroniste Yaël Braun-Pivet, le centriste Charles de Courson (LIOT), la députée LR Annie Genevard, Sebastien Chenu pour le RN le député communiste, Nouveau Front Populaire, André Chassaigne.
Avec AFP