Les groseilles de mer sous surveillance, au large de la centrale nucléaire de Gravelines

Chaque printemps depuis sept ans, la SNSM de Gravelines, dans le Nord, mesure la présence de cette espèce de plancton. Cette mission atypique lui est confiée par EDF, qui veille ainsi sur le bon fonctionnement de la centrale nucléaire.

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"Et un, et deux…" Jean-Pierre Finot jette son filet. Petit, de forme conique, il présente à son extrémité un compteur et un collecteur grâce auxquels le sauveteur va pouvoir effectuer des prélèvements d’eau de mer. Le produit de la pêche du jour à bord de la vedette de la SNSM : quelques dizaines de gramme de groseilles de mer.

Si leur vocation est l'assistance aux personnes, les bénévoles de Gravelines-Grand-Fort-Philippe (Nord) mènent effectivement une autre mission depuis sept ans : la surveillance de ce plancton au large de la centrale nucléaire. Une collecte effectuée tous les jours au printemps. "Les groseilles de mer sont présentes, à peu près, entre le 15 et le 31 mai", explique Jean-Pierre Finot. "Après, ça disparaît."

Obstruction des filtres 

De retour à terre, les prélèvements effectués en surface et en profondeur sont pesés au gramme près. "Les résultats sont communiqués chaque jour à nos ingénieurs qui convertissent le poids mesuré en flux", explique Matthieu Ruiz, chef de mission produire EDF. "Nous avons besoin d’avoir cette mesure quotidienne, dans la période printanière, de l’évolution de la population de groseilles de mer."

Ces billes gélatineuses peuvent atteindre jusqu’à trois centimètres de diamètre. Présentes en trop grand nombre, cette taille est suffisante pour perturber le fonctionnement de la centrale qui puise de l’eau de mer pour son circuit de refroidissement. "Les groseilles pourraient venir colmater partiellement nos circuits de filtrations, souligne Matthieu Ruiz, c’est ce qui est arrivé dans les années 1980."

"La dernière situation avec des baisses de production préventives, nuance-t-il, c’était en 1993. Donc ça fait plus de 30 ans, pour autant notre ADN d’exploitant est de continuer à anticiper." Ces cueillettes rapportent près d'un million d'euros par an à la SNSM, somme qui lui permet de financer son activité première : le secours en mer.

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