"Les morts sont partout autour de nous et ils nous entendent", affirme le journaliste Stéphane Allix après 15 ans d'enquête

Expériences de mort imminente, médiums, chamanisme, recherches scientifiques sur la conscience... Dans son dernier livre, "La mort n'existe pas", le journaliste Stéphane Allix dévoile les résultats de plus de quinze ans d'enquête sur l'après-vie, une thématique plus que clivante. Il fait le buzz : début décembre 2023, plus de 70 000 exemplaires ont déjà été vendus en moins de trois mois. Entretien.

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"Lorsque l'on meurt, on ne cesse pas de vivre. On change de monde." Telle est la conclusion controversée de l'enquête menée par le journaliste Stéphane Allix sur la question de l'après-vie et de la conscience. "Quelque chose en nous survit à la mort physique !", affirme encore dans son dernier livre l'ancien présentateur de la série documentaire de M6 Enquêtes extraordinaires. Début décembre 2023, La mort n'existe pas, publié aux éditions Harper Collins, s'est déjà écoulé à plus de 70 000 exemplaires.

Stéphane Allix, journaliste, reporter de guerre, réalisateur et auteur d'une quinzaine de livres est même numéro un des ventes d'essais aux côtés du spationaute Thomas Pesquet et du chanteur Jacques Dutronc.

Il dédie cet ouvrage à sa fille de 25 ans, Luna. "C'est un message d'apaisement que j'ai voulu transmettre à ma fille, sourit-il. La mort, si déchirante soit-elle, ne signifie pas la séparation définitive entre nos morts et nous."

Cela fait plus de quinze ans que Stéphane Allix a décidé de consacrer sa vie à la quête de ce que deviennent nos défunts. Nous l'avons rencontré.

Pourquoi vous être intéressé à l'après-vie ?

J'ai perdu mon frère Thomas dans un accident de voiture en Afghanistan le 12 avril 2001. J'étais journaliste, reporter de guerre. Ce moment est vraiment inattendu et je pense que tous ceux qui ont vécu un moment comme celui-là se retrouvent plongés dans un questionnement auquel, dans notre société, on ne trouve pas de réponse.

Quand on perd quelqu'un, on nous dit de nous tourner vers les religions, la philosophie, les psys... J'ai quitté l'école très tôt donc je suis nul en philo, je n'ai pas de croyances particulières, donc après la mort de Thomas, je me suis demandé quoi faire pour avoir des réponses. 

Je suis journaliste, je sais questionner, je sais croiser des informations, je sais faire ressortir la vérité d'un problème complexe, alors c'est ce que j'ai décidé de faire. Je suis allé enquêter, en tant que journaliste, et c'est vraiment avec cette dynamique rationnelle, cartésienne, que j'ai mis en évidence qu'on survit à la mort du corps et que ce n'est pas une croyance, c'est une réalité scientifique.

La conscience reste néanmoins un grand mystère scientifique.

A priori, on postule que c'est notre cerveau qui fabrique notre conscience, notre expérience intérieure, notre sentiment d'être nous-mêmes, nos émotions, etc. Quand on va interroger des médecins, des chercheurs et des neuroscientifiques, on s'aperçoit qu'en fait ils n'en sont pas sûrs du tout.

L'hypothèse que la conscience cesse d'exister au moment de la mort du corps, donc du cerveau, est bel et bien une hypothèse.

Dans le livre, vous écrivez que quand le cerveau s'arrête, on se réveille.

Oui. C'est ce que racontent ceux qui ont vécu une expérience de mort imminente. Vous savez, ces gens qui ont vu le tunnel, qui sont sortis de leur corps ? Là aussi, j'ai fait une enquête journalistique et c'est avéré.

Qu'est-ce que vous entendez par enquête journalistique ?

Je suis allé voir les témoins, ceux qui ont vécu ces expériences-là, les médecins qui ont été impliqués, j'ai consulté les études scientifiques qui ont été faites sur le sujet. Ces expériences où les gens disent avoir été extrêmement conscients pendant un moment d'arrêt cardiaque, être sortis de leur corps, avoir vu des choses... Elles sont réelles, prouvées, démontrées, or elles sont impossibles dans le modèle actuel qui postule que notre cerveau fabriquerait ça.

L'âme existe et elle survit à la mort du corps.

Stéphane Allix

Journaliste, auteur de "La mort n'existe pas"

Typiquement, quand quelqu'un vous dit : "Je suis sorti de mon corps, j'ai vu ce qui se passait dans le bloc opératoire !", c'est quelque chose que l'on peut vérifier. On peut aller voir ce qui se passait au moment où il décrit son expérience et avoir la preuve que des gens en arrêt cardiaque, inconscients, dans le coma, ont décrit des choses qui se produisaient dans l'environnement où on essayait de ranimer leur corps.

Cela prouve qu'on a une âme et qu'elle survit à la mort du corps.

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Le journaliste Stéphane Allix présente son livre, "La mort n'existe pas", publié aux éditions Harper Collins, le mardi 5 décembre 2023 sur le plateau de "Vous êtes formidables". ©FTV

Vous avez vous-même consulté des médiums, voyagé en Amazonie, expérimenté des psychédéliques comme le LSD...

Je me suis intéressé à tous ces sujets qui remettent en question notre idée que la mort est la fin de tout. Donc oui, je suis allé tester des médiums, rencontrer des gens qui ont vécu des expériences de mort imminente, des gens qui sortent de leur corps. Et au-delà de tous ces témoignages, je suis aussi allé voir des médecins et des chercheurs qui travaillent sur tous ces sujets et sur toutes les capacités de notre conscience, jusqu'à la voyance par exemple.

On se dit que c'est bizarre, que ça n'existe pas, qu'on ne peut pas connaître l'avenir... J'explique dans le bouquin que les services de renseignement américains ont utilisé des voyants pendant des décennies pour le programme Stargate. C'était tout à fait officiel, non pas parce qu'ils y croyaient, mais parce que ça marchait !

Quant à l'Amazonie, je m'y suis rendu de nombreuses fois et j'y ai vécu une aventure chamanique incroyable, qui m'a mené sur le seuil d’autres mondes à la réalité bouleversante. J'y ai retrouvé mon frère... Les détails sont dans le livre, c'est la première fois que je les raconte.

On est imprégnés de croyances, sans même nous en rendre compte. On pense, nous, dans notre société occidentale, être très rationnels, très cartésiens, très scientifiques. Mais en fait, on est empêtrés de croyances. Le simple fait de dire : "Non, je ne veux pas lire ça parce que je n'y crois pas !" est absurde. Ce n'est pas un livre de croyances !

Je ne fais pas part de mes réflexions philosophiques, mais j'enquête journalistiquement auprès de médecins et de spécialistes ! Sans le savoir, on est pétri de cette croyance qui affirme qu'après la mort, il n'y a rien, parce que ça semble évident. En fait, ce n'est pas du tout évident et encore une fois je le répète, ce sont les scientifiques et les neuroscientifiques qui sont les premiers à me dire que non, notre conscience n'est pas forcément liée à l'activité de notre cerveau. Il est très probable qu'elle survive à la mort du corps.

Quel retour les lecteurs vous font-ils ?

Ils disent souvent que mon livre ouvre beaucoup d'espérance. C'est vrai que je transmets un message d'espoir pour toutes les personnes tourmentées par le deuil et la mort. Vous savez, quand on perd quelqu'un, on a envie de se raccrocher à quelque chose, de savoir où il est, s'il est bien.

Nos défunts sont là, autour de nous. Ils nous voient, ils nous sentent et quand on leur parle, ils nous entendent !

Stéphane Allix

Journaliste, auteur de "La mort n'existe pas".

Malheureusement, la seule solution apportée aux gens en deuil, c'est d'adhérer à une croyance ou une autre. Or, c'est fragile une croyance. Moi, je propose de se plonger rationnellement sur cette question. J'affirme à ceux qui ont perdu un conjoint, un enfant, un parent, qu'ils peuvent rationnellement et concrètement se dire qu'il n'a pas disparu, qu'il est quelque part, très loin mais aussi très proche.

Les morts ne sont pas dans une espèce de paradis dans une autre dimension. Ils sont là, autour de nous. Ils nous voient, ils nous sentent et quand on leur parle, ils nous entendent. Et ça, encore une fois, ce n'est pas quelque chose qui sort de ma tête ; c'est quelque chose que j'ai constaté.



Le sujet est controversé et vous avez de nombreux détracteurs, L'Express vous a même qualifié de "Tintin du paranormal"...

Il y a peut-être des gens qui ne croient pas à ce que j'explique, mais cela ne tient pas quand on rentre dans l'argumentation. Il y a plus de 200 références scientifiques dans mon livre. J'ai par exemple rencontré le neuroscientifique belge Steven Laureys, directeur du Centre du cerveau du CHU de Liège. Je ne vous fais pas part de mon intime conviction, je vous fais part de quelque chose qui est partagé par de nombreux scientifiques, qui continuent activement leurs recherches sur la thématique de la conscience.

Et quoi qu'il en soit, la science est un outil formidable et extraordinaire, mais qui a aussi ses propres limites. On ne sait pas si on est seuls dans l'univers, on ne sait pas ce qu'est la conscience... Ça laisse pas mal de possibilités à ce que la conscience ne soit pas ce qu'on pense qu'elle est depuis quelques siècles, mais qu'elle soit plutôt une dimension spirituelle de notre corps et de ce qui nous constitue.

En 2007, vous avez créé l'INREES, quel est le rôle de cet institut installé à Paris ?

L'institut de recherche sur les expériences extraordinaires a pour vocation de créer un espace d'échange, de dialogue et de partage d'informations scientifiques autour de l'extraordinaire. Il y a aujourd'hui des milliers de recherches qui sont faites sur tous ces phénomènes que l'on classe improprement sous le terme de "surnaturels". L'objectif est d'approcher de manière scientifique et rigoureuse le monde visible du monde invisible.

Est-ce qu'à trop courir après ses morts, on n'en oublie pas les vivants ?

Peut-être... Mais cette enquête sur la mort m'a ramené vraiment à la vie, à me poser la question de ce qu'on fait de notre vie. Pourquoi fait-on les choix que l'on fait ? Quel est le but de notre existence ? Toutes ces questions, qui sont vraiment cruciales pour moi, ont trouvé des réponses.

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