Il aime jongler avec les mots et partager son univers sur scène, à la radio, à la télé et sur les réseaux sociaux où il cartonne. Le jeune comédien belge Félix Radu est aussi un auteur. Il a publié une pièce, "Rose et Massimo", aussitôt adaptée au théâtre. Elle a fait un malheur au festival d’Avignon en juillet 2023.
Auteur, comédien, humoriste, poète ? Impossible de se décider... Félix Radu est un peu tout cela à la fois ! À 27 ans, tout lui réussit. Il est l’auteur d’une pièce, Rose et Massimo, dont il tient le premier rôle au théâtre. En juillet 2023, au festival d'Avignon, il a obtenu le Prix du meilleur comédien et a affiché complet tous les jours.
La pièce raconte les amours d’un jeune homme désœuvré et d’une princesse esseulée. Félix sourit : "Je l’ai écrite pour une fille dont j’étais très amoureux, c’était ma première histoire d’amour. C'est mon texte et c'est difficile de parler de son propre succès. J’ai toujours envie de travailler plus. Mais ça me fait plaisir que les gens sortent de la salle avec le sourire et que ça les touche."
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Avant qu’elle ne soit montée et que Félix n'y joue le rôle principal, Rose et Massimo est d'abord une pièce qu'il a écrite, avec les codes du classique. Elle a été publiée chez Fayard, rien que ça. "Ce n'est pas une mince affaire de faire publier du théâtre !", soupire en riant le jeune auteur.
"Je trouvais intéressant d'aller récupérer tout ce qui me plaît dans la littérature romantique de Victor Hugo ou Alfred de Musset par exemple et d’y réinjecter de la jeunesse de notre époque ! J'espère qu'on va réussir à remettre des ponts entre les générations."
Les lecteurs adhèrent. Avec plus de 10 000 exemplaires vendus, Rose et Massimo se hisse dans les meilleures ventes en librairie et numéro 1 des ventes de théâtre sur différents sites.
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Dans la note d'auteur de Rose et Massimo, Félix Radu dit qu'il ne sait qu’aimer comme Cyrano, pleurer comme Fortunio, s'ennuyer comme Bovary et se révolter comme Lantier. Il souligne : "J'ai senti très vite un décalage avec le monde qui m'entourait quand j'étais petit."
"J'étais nourri et abreuvé par la littérature et on ne met pas toujours les référents sentimentaux aux bons endroits, enfin pour vivre une vie tranquille et apaisée."
Quand tu prends comme modèle de vie Cyrano de Bergerac, tu as tendance à être un peu trop intense dans la vie quotidienne.
Félix Radu, auteur et comédien
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Jeux de mots et traits d’esprit, Félix Radu est un poète des temps modernes. On l’a souvent comparé à Raymond Devos mais son maître, c’est un autre Belge, Jacques Brel. D’ailleurs, quand il était petit, Félix écoutait la chanson Madeleine en boucle : "Je pensais que Brel était vivant, que c'était un contemporain. Quand mes parents m'ont dit qu'il était mort, ça a été un deuil."
"Il a été un prof de théâtre pour moi. Je regardais ses concerts et pour moi, il était le père de tous les comédiens. Il avait quelque chose de généreux, il donnait tellement. En plus, il se disait timide et comme j'étais très timide moi-même, ça m'a rassuré. Je me suis dit : « Moi aussi, je peux faire ce métier ! ». J'avais envie d'être comme Brel."
La récompense obtenue au festival d’Avignon n’est pas la première. À 20 ans seulement, Félix Radu a décroché le prix Raymond Devos de l'humour avec un seul en scène qui tourne encore, Les mots s'improsent : "Ce sont plusieurs textes que j'ai écrits entre 15 et 18 ans, c'était mon carnet de poésie. J'écrivais des poèmes pour les filles dont j'étais amoureux. Peu à peu, j'ai voulu monter un spectacle et Les mots s'improsent est né."
Félix Radu mixe humour et émotion et il fait mouche : "L'humour n'a de valeur que quand il a un pied dans l'émotion et les larmes n'ont de valeur au théâtre que quand elles ont un pied dans l'humour aussi."
Le rire pour le rire et la pleurniche pour la pleurniche, il n'y a rien d'intéressant, c'est vide.
Félix Radu, auteur et comédien
Sa chronique pour la RTBF sur le harcèlement a très vite atteint 10 millions de vues sur les réseaux sociaux ; il a pleuré en l'écrivant : "J'étais très triste quand j'étais petit. La seule arme que tu as pour répondre à ces démons que sont la mort, l’amour et la solitude, c'est l'humour. Tu tournes tout en dérision. Dans cette chronique, très clairement, je parle de moi. Je suis content de voir l’écho qu’elle a ; j’espère que ça aidera !"
Félix Radu a décidé d'arrêter les chroniques pour se lancer dans de nouveaux projets : il veut adapter Rose et Massimo pour le cinéma et il a signé pour un roman chez Fayard.
