"Les pouvoirs insoupçonnés de notre esprit sont capables de faire des miracles et de nous guérir", affirme Didier Van Cauwelaert dans son dernier livre

Et si nous étions tous capables d'accomplir des prodiges ? C'est ce qu'avance Didier Van Cauwelaert dans son dernier livre, "L'insolence des miracles". Dans cette enquête factuelle, l'auteur étudie "avec rationalité" des phénomènes qui dépassent l'entendement à travers le monde et les siècles. Interview d'un écrivain impliqué, dans l'émission "Vous êtes formidables" du 22 février 2024.

Il a publié 48 livres, traduits dans une trentaine de langues et vendus à plus de six millions d'exemplaires. L'auteur Didier Van Cauwelaert, qui a reçu 17 prix dont le Goncourt en 1994 pour Un aller simple, vient de publier chez Plon l'ouvrage L'insolence des miracles. Un essai écrit comme une enquête, qui liste les miracles les plus surprenants à travers le monde au cours de ces derniers siècles. Il a répondu à toutes nos questions sur le plateau de "Vous êtes formidables", le 22 février 2024.

Premier manuscrit envoyé à huit ans, premier roman publié à 22, le Goncourt à 24... Petit, imaginiez-vous vendre 6 millions de livres ?

Oui, bien sûr ! [Rires.] Il fallait bien se stimuler. J’ai eu douze ans de traversée du désert, de refus de manuscrits avant que ça marche, donc évidemment, je préparais mes interviews où je parlais des millions d'exemplaires vendus !

Vous avez reçu 17 prix, lequel compte le plus ?

Le Goncourt est évidemment un cadeau extraordinaire, c'est le plus grand des prix, celui qui a le plus de répercussions sur les ventes. Mais j'ai reçu aussi des récompenses de la part de lecteurs dans les prisons et dans les écoles et c'est très touchant d'aller recevoir ces prix-là.

Qui est votre modèle ?

Dans l'imaginaire et le courage, c'est Marcel Aymé, pour la clarté de son style, la manière avec laquelle il raconte des choses fantastiques dans leur imbrication avec la réalité quotidienne... Et puis pour son engagement pendant la guerre, aussi discret qu'efficace, au service des Juifs contre toute forme de ségrégation et de peine de mort.

Le Passe-muraille, que j'ai reçu à l'âge de douze ans dans un réseau de stations essence qui offrait des livres de poches à l'époque, est le livre le plus précieux de ma collection. Je l'ai adapté en comédie musicale avec Michel Legrand en 1986, et c'est l'un des plus beaux souvenirs de ma vie.

Pourquoi avoir écrit L'insolence des miracles, qui n'est pas un roman ?

Ce livre parle de toute cette provocation jubilatoire qui se déclenche lorsqu'on étudie les cas de miracles presque toujours attestés par la science et souvent censurés par l'Église, qui paraissent mystérieux mais que je creuse.

Ce qui m'intéresse, c'est d'étudier avec rationalité des phénomènes qui dépassent l'entendement. Lorsque la science les valide sans avoir trouvé d'explication, on n'est pas dans l'irrationnel, on est dans le surnaturel, l'inexplicable... Les miracles. Et ça existe. Ce n'est pas un livre de croyances, mais de constat, de réflexion et de transmission.

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L'écrivain Didier Van Cauwelaert, qui a reçu 17 prix littéraires dont le Goncourt, était l'invité de "Vous êtes formidables" le jeudi 22 février 2024 pour présenter son dernier livre, "L'insolence des miracles". ©FTV

Comment avez-vous choisi les miracles cités dans le livre ?

J'ai fait le choix arbitraire de ne parler que de ceux qui font du bien, qui interpellent et provoquent. C'est l'insolence qui est le fil conducteur. Étymologiquement, c'est ce qui sort des habitudes, qui provoque la raison, qui lance un défi à nos moyens de comprendre l'inexplicable. Ça nous amène à revoir notre vision du monde, notre rapport à la réalité, à la mort, à la maladie, au temps, à l'espace, à tout ! Ça nous donne des ailes, qu'on soit croyant ou non.

Il est primordial de rappeler, comme je le dis dans le livre, que les miracles ne sont pas réservés qu'aux croyants, et qu'il y en a partout, à l'extérieur parfois de tout cadre religieux. L'une des questions qui se posent, c'est : est-ce forcément une intervention divine, ou est-ce que ce sont les pouvoirs insoupçonnés de notre esprit, de notre organisme, qui ont les moyens de créer ces choses impensables ? Est-ce que tout le monde aurait la faculté de faire des miracles, pour les autres et pour  soi-même ?

Justement, qu'en pensez-vous ?

Ce qui nous dépasse n'est pas là pour nous abaisser mais pour nous aider à grandir et à reprendre le pouvoir. Est-ce que notre prière, est-ce que les pouvoirs insoupçonnés de notre esprit ont les moyens de changer la vie, de changer l'avenir, de nous changer nous-mêmes, de nous guérir, de nous donner des ailes ? Oui, je le crois profondément et tous les exemples que je donne vont dans ce sens-là.

Peut-on mettre en avant un exemple marquant ?

Je pense spontanément à Notre-Dame de Guadalupe, c'est le nom de la Vierge Marie qui est apparue à un indigène du Mexique en 1531, et dont l'image s'est figée sur son manteau.

Cette image subsiste encore aujourd'hui, sur un tissu d'agave du XVIe siècle qui, normalement, ne se conserve pas plus de vingt ans. Dans ses yeux, on a découvert les témoins de la scène reflétés trois fois,  selon les lois de l'optique. Parmi eux, l'évêque de Mexico qui ressemble trait pour trait à son portrait de l'époque.

Le mathématicien Fernado Ojeda a étudié la disposition des étoiles et des fleurs sur le manteau. Il en a tiré une partition qu'il a fait jouer à l'Orchestre symphonique de Vienne en 2022. J'ai tout juste eu le temps d'en ajouter la mention dans le livre ! Beaucoup témoignent de son pouvoir thérapeutique.

Il y a aussi des miracles bien plus récents.

Celui de Jeanne Frétel, par exemple. C'est un cas récent, on a vu son témoignage à la télévision et puis on est sûrs de sa pathologie avec les appareils médicaux modernes.

Cette femme n'avait plus d'intestin, elle était dans le coma depuis des mois, elle n'avait pas mangé depuis dix ans et vivait sous perfusion. Comme elle avait demandé, avant de tomber dans le coma, si on pouvait l'emmener à Lourdes, son médecin décide de lui faire faire le voyage, à la condition qu'elle soit suivie de son cercueil, ayant peu de chance de rentrer vivante.

On l'emmène et, une fois dans la grotte, elle ouvre les yeux au moment de la communion, lorsqu'on réussit à lui glisser dans la bouche un fragment d'hostie et elle dit : "J'ai faim." Elle va dévorer de la nourriture pendant des jours et tout digérer normalement, et on va constater une reconstruction instantanée de ses intestins.

La fringale est le point commun des guérisons inexpliquées de Lourdes, comme si toute l'énergie présente dans le corps avait été mobilisée pour reconstruire une hanche, un nerf optique, un intestin... Et quand le docteur Patrick Theillier, médecin permanent du Bureau médical des Sanctuaires de Lourdes, dit que les miracles aident la recherche médicale, je crois que c'est un axe intéressant.

On recense à Lourdes 7200 cas de guérisons instantanées inexplicables, validées après des années d'enquête par un comité de 30 médecins, croyants ou non, mais seulement 70 d'entre eux ont été homologués par l'Église...

Ce qui est étonnant c'est que la science valide très souvent alors que les autorités religieuses, en particulier le Vatican, se méfient, censurent, passent sous silence et parfois maltraitent les miraculés et les faiseurs de miracles.

L'Église rajoute ses propres critères à ceux de la médecine, qui sont déjà très sévères. Par exemple, les divorcés sont recalés d'office. Et puis, il faut faire la preuve que vous avez une foi formidable et qu'elle est encore fortifiée à la suite du miracle.

Il n'y a pas de miracles qu'à Lourdes. Il y en a aussi à La Mecque.

Didier Van Cauwelaert

Ecrivain

Vous ne parlez pas que de Lourdes dans cet ouvrage.

Il n'y a pas de miracles qu'à Lourdes, il y en a aussi à la Mecque. J'ai écrit tout un chapitre sur la façon dont l'Arabie saoudite gère l'épidémie de miracles qui s'est produite à partir du moment où une femme musulmane a été guérie d'un cancer inguérissable et qu'elle a publié un livre.

Beaucoup de lecteurs affirment avoir le sourire en vous lisant.

C'est lié au message d'espoir et d'énergie que j'ai trouvé dans tous ces cas, dans les objets aussi, les miracles eucharistiques ou encore les personnages comme le prêtre italien Padre Pio, qui est le plus connu, ou Yvonne-Aimée de Malestroit, héroïne de la Seconde Guerre mondiale. C'était Jeanne d'Arc puissance mille, et sa canonisation a été refusée par le Vatican au motif qu'elle accomplissait... trop de miracles.

Ceux qui ont lu L'insolence des miracles disent la même chose, qu'ils soient croyants ou non. Ils disent merci pour cette énergie, cet espoir, et ils se demandent pourquoi on leur a caché toutes ces choses, pourquoi l'Église cache tous ces miracles et pourquoi les scientifiques ne parlent pas plus souvent des phénomènes inimaginables qu'ils ont authentifiés et validés. C'est sourcé, c'est documenté, comme le jour où une hostie s'est mise à léviter en direct dans Le jour du Seigneur, sous les yeux médusés du public. C'était en 1999. Beaucoup d'incroyants me demandent pourquoi on ne leur a pas parlé de ça plus tôt.

Une idée du thème de votre prochain livre ?

J'ai plus qu'une idée puisque le prochain livre est déjà écrit. C'est un roman, mais je ne vous en parlerai pas encore. Laissons-lui le temps d'arriver jusqu'à vous...

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En attendant, L'insolence des miracles est publié aux éditions Plon. Cette enquête sur les miracles recensés dans le monde au cours des siècles va faire l'objet d'un documentaire, en cours de tournage pour Canal Plus.

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