A la suite d'une rencontre avec les professionnels, le gouvernement a demandé l'intervention de la Commission Européenne dans l'ouverture d'une procédure juridique. Celle-ci devrait accélérer l'obtention des licences de pêche réclamées par les pêcheurs du littoral.
Toujours pas de sortie de crise à l'horizon. Ce 17 décembre, après une rencontre avec les professionnels et les élus régionaux, le gouvernement français a demandé l'intervention de la Commission Européenne, dans le cadre de la bataille pour les licences de pêche en mer du Nord.
Depuis le Brexit, la pêche en mer du Nord, le sujet est devenu explosif : onze mois après le départ définitif du Royaume-Uni, au moins 73 bateaux français attendent toujours les autorisations pour poser leurs filets dans les eaux britanniques. Selon Étienne Dachicourt, directeur de la Coopérative Maritime Étaploise (CME), les pêcheurs des Hauts-de-France, de leur côté, étaient encore en attente d'une "petite quarantaine" de licences, le 10 décembre.
"Nos pêcheurs sont des femmes et des hommes qui se battent pour eux-mêmes, pour leur travail, pour leur dignité, et nous ne les lâcherons pas" martèle Emmanuel Macron depuis le 19 novembre, affichant l'intransigeance de la France sur le sujet de la pêche lors des négociations du Brexit. L'accord signé fin 2020 entre le Royaume-Uni et l'Union Européenne autorise bien les pêcheurs européens à continuer leur activité dans les eaux britanniques, sous réserve d'une preuve qu'il y pêchaient avant le Brexit. Le désaccord porte actuellement sur la nature et le nombre des justificatifs à fournir auprès des pouvoirs britanniques.
Pêche en mer du Nord : un enjeu à 650 millions
Un pointillisme "exaspérant" pour les membres du gouvernement mais surtout les professionnels de la pêche, et les filières en aval. En exceptant le cas particulier de Gibraltar, environ un quart des prises françaises en volume proviennent des eaux britanniques, très poissonneuses et qui sont à l'origine de 650 millions d'euros de ventes annuelles pour les pêcheurs de l'UE.
"Nous demanderons à la Commission européenne dans les tous prochains jours de
réunir le Conseil de partenariat, qui est prévu par l'accord de Brexit quand il
y a un problème. C'est une instance politique que l'on n'a jamais réuni pour l'instant. [On veut dire] aux Britanniques que c'est un problème européen, qu'ils ne respectent pas à 100% l'accord et donc qu'on doit avoir cette pression politique qui se poursuit", a expliqué Clément Beaune, le secrétaire d'Etat au Affaires Européennes.