Coronavirus : à Wambrechies, une micro-brasserie offre un masque en tissu pour deux cartons de bière achetés

Avec la crise économique liée au Covid-19, les micro-brasseries doivent redoubler d'imagination pour tenter de s'en sortir. Drive, livraison... Un brasseur de Wambrechies (Nord), dans la métropole lilloise, lance une promotion originale : deux cartons de bière achetés, un masque en tissu offert.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Fondée en mai 2019, la micro-brasserie Tandem s'apprête à célébrer son premier anniversaire dans une ambiance loin d'être à la fête. En mai 2019, Aymeric Segard, 36 ans, et Pierre-André Zimmermann, 50 ans, tous deux anciens cadres en reconversion, investissaient près de 200.000 euros en embouteilleuse, étiqueteuse et fermenteur.

"On a vite compris que le confinement allait se prolonger au-delà de mi-avril, raconte Aymeric Segard. Et puis, une fois que ça déconfinera, les cafés, les hôtels, les restaurants vont rester fermés... Et quand ils rouvriront, ce sera avec des consignes de distanciation sociale. Bref, on sait bien que durablement, notre activité va être attaquée."
  

La bière n'est pas de la première nécessité.


Pour aller de l'avant, Tandem a commencé par lancer un drive il y a deux semaines, "mais bien sûr, on n'incite personne à venir de loin. Un client de Mouvaux a appelé pour dire qu'il s'était fait arrêter et que les forces de l'ordre l'avaient renvoyé chez lui, au motif que la bière n'est pas de la première nécessité."

"On lance maintenant les livraisons, dans une zone de 15 kilomètres autour de la brasserie, dans la métropole lilloise, se réjouit Aymeric. On a une copine qui fabrique des masques en tissu, elle en a offert des centaines au personnel soignant et maintenant, elle les vend à prix coûtant aux particuliers. Elle fait des motifs colorés, comme nos étiquettes... D'où l'idée de notre promo."
 
"Un masque vaut six euros, donc on a compté deux cartons achetés, un masque offert, précise Aymeric. ​​​​​Et puis on a voulu marquer notre soutien au personnel soignant nous aussi, alors sur chaque livraison, 50 centimes seront reversés au CHU de Lille."
 

Des centaines de masques offerts au personnel soignant


Vanessa Hays, de Poudre de Rose, a trouvé l'initiative très originale. La couturière produit des masques d'après un modèle préconisé par le CHU de Grenoble. Elle utilise du coton et du molleton. "A l'origine, je suis auto-entrepreneuse en créations couture zéro déchet. Vu la pénurie de masques, j'ai commencé à en fabriquer, en tissu, pour mon médecin généraliste, des copines infirmières... Avec le club de couture Dé Coud Vit' de Faumont (Nord), on a fourni 700 masques au centre de rééducation Hélène Borel de Raimbeaucourt."

"Maintenant, je propose mes services aux particuliers, je vends mes masques à l'unité, à prix coûtant, explique Vanessa. J'ai des commandes de toute la France... Aymeric est un ami, il m'a acheté des masques à titre privé, et il a eu l'idée de cette offre."
 
Une offre dont Aymeric espère qu'elle va un peu relancer l'activité. En décembre, avec son associé Pierre-André, ils espéraient pouvoir se verser un salaire au bout de six mois. Un espoir fortement compromis aujourd'hui. "C'est sûr que la crise du coronavirus va reporter notre capacité à nous rémunérer. Six mois, c'était en cas de bon scénario. Ces derniers temps, ça marchait fort, on commençait à regarder pour déménager, acheter du nouveau matériel... Tous les projets sont reportés, et le salaire aussi. On avait un stagiaire longue durée, on a mis son stage en pause."
 

La brasserie continue à produire


Mais Aymeric reste optimiste. "On est accompagnés par le dispositif de l'ACRE, l'aide aux créateurs ou repreneurs d'entreprise, qui nous permet d'avoir des Assedic maintenus pendant les deux premières années. On essaie de survivre, on paie nos factures, par contre, il faudrait qu'on puisse recommencer à bosser d'une façon ou d'une autre. Aujourd'hui, il faut être imaginatifs, se démarquer un peu. C'est ce qu'on essaie de faire avec notre offre."
 

La micro-brasserie Tandem propose une gamme de quatre bières (Pas Cap, Attrape-Nigaud, Poule Mouillée et Bonne Pioche). "En ce moment, précise Aymeric, on vend notre stock. Mais on continue aussi à produire. On est une toute petite entreprise, on a souvent été en rupture de stock, donc là on remet un peu en production, pour reconstituer un stock et repartir de plus belle après le confinement."

 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information