Les salles de spectacle rouvrent progressivement dans la métropole lilloise, sans que les directives ne soient très claires. Au programme : annulations et inquiétude.
Les salles de spectacle rouvrent progressivement dans la métropole lilloise, mais les organisateurs demeurent inquiets. Depuis le déconfinement, l'incertitude domine chez les professionnels. Entre mesures sanitaires et réticence du public, ils craignent une rentrée difficile.
Des annulations en série
Le théâtre Sébastopol accueille son premier spectacle ce samedi, après l'annulation des venues de Anne Roumanoff et de Jérémy Ferrari. Le passage du département en zone rouge la semaine dernière a chamboulé les calendriers.Le directeur de la salle, Guy Marseguerra, se dit lui "sidéré". Il ajoute : "On apprend le dimanche matin qu’on ne peut pas faire un spectacle qui est le lundi, alors qu'on est prêts à le faire. A l’heure où je vous parle, on sait pas si on pourra jouer demain. C’est complètement insupportable évidemment."
C'est finalement l'humoriste Sellig qui ouvre le bal avec son spectacle, initialement programmé le 22 mars dernier.
Hier, François Marseguerra, l'administrateur du théâtre, ne savait pas trop sur quel pied danser : "Je suis curieux de voir la réouverture et le comportement citoyen. Le masque ? Pas masque ? Ce sera à découvrir demain."
Des précautions sanitaires
A l'Aéronef, à Lille, la plupart des spectacles prévus en septembre sont reportés au printemps 2021.La reprise est encore plus tardive, prévue le 1er octobre avec Cali en duo avec son pianiste. Une scène restreinte pour un petit spectacle à 200 spectateurs seulement, la salle en accueille habituellement 1800.
Tous les artistes ne peuvent pas forcément jouer dans ces conditions.
Pour Alexandre Humbert, le responsable information à l'Aéronef, les spectacles ont dû être repensés. "On a dû adapter la programmation à cette configuration, explique-t-il. Tous les artistes ne peuvent pas forcément jouer dans ces conditions."
Les artistes pénalisés aussi
Les salles de spectacle ne sont pas les seules à payer le prix des annulations et des remaniements des événements. Comédien et délégué général du syndicat français des artistes interprètes, Jean-Maximilien Sobocinski alerte sur la précarité des artistes. "Ce qu'il faut c'est absolument aider les petites compagnies et les comédiens qui n'ont pas de compagnie (...) qui eux seront dans la difficulté."Il milite notamment pour qu'ils bénéficient aussi des 2 milliards d'euros prévus dans le plan de relance du gouvernement pour le monde de la culture.