La 17ᵉ chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris, a rendu mercredi 15 janvier 2025 son délibéré dans l'affaire de provocation à la haine et injures publiques visant le chanteur Bilal Hassani. Sur les cinq prévenus, quatre ont été condamnés.
La 17ᵉ chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris, a rendu mercredi 15 janvier 2025 son délibéré dans l'affaire de provocation à la haine et injures publiques visant le chanteur Bilal Hassani. Sur les cinq prévenus, quatre ont été condamnés.
Un blogueur a été condamné à 60 jours-amende de 50 euros chacun (3.000 euros). Un autre à une amende de 1.500 euros avec sursis et obligation de suivre un stage de citoyenneté. Deux autres condamnés à 1.000 euros d'amende avec sursis. Le dernier a été relaxé pour des raisons de procédure. Bilal Hassini au titre des dommages et intérêts.
Le tribunal a très bien compris qu'on n'était pas dans le cadre de la liberté d'expression, mais dans celui d'appel à la haine.
Maître Clara Stag, avocate de Bilal Hassani
Les quatre internautes sont aussi condamnés à verser entre 400 et 800 euros à l'artiste. Son avocate Maître Clara Stag a fait part de sa satisfaction à l'AFP : "Nous sommes très contents qu'une culpabilité ait été reconnue, c'est un symbole très important (...) Le tribunal a très bien compris qu'on n'était pas dans le cadre de la liberté d'expression, mais dans celui d'appel à la haine".
Les cinq internautes âgés de 23 à 69 ans, dont un domicilié dans la région Grand Est, avaient comparu le 13 novembre 2024 au tribunal judiciaire Paris pour "provocation à la haine et injures publiques". Le concert de Bilal Hassani, prévu le 5 avril 2023 dans l'église désacralisée Saint-Pierre-aux-Nonnains à Metz (Moselle) avait été annulé.
Maitre Xavier Iochum avocat de l'organisateur du concert a aussi exprimé sa satisfaction à l'annonce des quatre condamnations : "C'est aussi une satisfaction pour l'institution culturelle "Metz en Scènes" que je représentais, car il n'est pas question pour des institutions culturelles de se laisser dicter la politique de la programmation artistique par des voix qui exprimeraient un mécontentement et qui plus est de manière violente sur des sujets homophobes, racistes qui n'ont rien à voir avec une activité artistique".
L'organisation du spectacle de Bilal Hassani, ex-candidat de la France à l'Eurovision et porte-drapeau revendiqué de la communauté LGBT+, avait fait polémique chez les catholiques et traditionalistes en raison de l'orientation sexuelle du chanteur.
Menaces et injures
Les menaces de rassemblements et les messages haineux diffusés sur les réseaux sociaux avaient décidé la production à annuler le concert. Elle craignait pour la sécurité de l'artiste, mais aussi pour celle de son public.
Parmi les prévenus appelés à comparaître : un quadragénaire lorrain, ancien candidat aux législatives dans la circonscription de Toul (Meurthe-et-Moselle) sous l'étiquette "Droite nationale".