Jeudi dernier, le premier ministre annonçait, entre autres, la réouverture des salles de spectacle. Pourtant, on ne rédémarre pas une structure de spectacle vivant aussi facilement qu'un restaurant... À Lille, les professionnels déchantent.
Le seuil de rentabilité du Spotlight à Lille est un remplissage de 70 à 80 personnes sur les 150 places. Si la salle de spectacle applique les mesures restrictives imposées par le gouvernement, elle ne peut assurer que 32 places assises.
"Le calcul est très vite fait", regrette Marc Vanaldelvert, qui ne pourra donc pas ouvrir son établissement la semaine prochaine.
Même constat à quelques rues de là, au théâtre Sébastopol : "Est-ce que les gens vont revenir ? Est ce qu'on va pouvoir reprogrammer, est-ce que tous les artistes seront d'accord ?", se demande, Guy Marseguerra, le directeur du théâtre. Ces contraintes liées au coronavirus s'ajoutent aux plan vigipirate, toujours d'actualité. Il rouvrira finalement en septembre prochain.
40% à 50% des théâtres privés pourraient ne pas se remettre de la crise.
Le théâtre du Nord, moins en danger mais tout de même inquiet
Les théâtre subventionnés, comme le théâtre du nord, sont aussi inquiets. "On a encore ce matelas, admet Christophe Rauck, le directeur. Mais notre budget dépend aussi de la billeterrie : si on a moins de budget, on fait moins de choses."
Cette semaine, la Boîte à rire, rue Gambetta à Lille, annonçait qu'elle était sur le point de fermer ses portes, malgré les aides de l'Etat.