L'avenir s'assombrit encore un peu pour les salariés de Jean Caby. L'usine comptait sur un repreneur depuis le 1er octobre. Mais elle a vu ses espoirs s'envoler la semaine dernière. Ses bâtiments seront à priori revendus séparément, sans reprise de l'activité.
Il se sera battu jusqu'au bout. Mais, à moins d'un miracle, c'en est fini du combat de Mouloud Amara, secrétaire général CGT Caby et salarié de l'usine pendant 42 ans.
La mine sombre et le coeur lourd, ce syndicaliste a tout fait pour sauver son usine Jean Caby, placée en liquidation judiciaire fin juin. Il y a un mois, la visite d'un potentiel repreneur redonne de l'espoir aux salariés et laisse envisager la sauvegarde des 170 emplois. Jusqu'au désistement.
"Beaucoup de colère, beaucoup de dégoût et énormément de tristesse. Comme nous, les repreneurs espéraient que le projet allait se réaliser, qu'ils allaient pouvoir retourner travailler ensemble", explique-t-il.
Le tribunal de commerce de Lille certifie n'avoir jamais reçu cette dernière offre. Il veut maintenant séparer les actifs de l'entreprise pour mieux les céder. Le site de Saint-André, convoité par des promoteurs immobiliers, sera vendu aux enchères en 2019.
A l'aube de ses 100 ans
Reste la marque Caby, ses machines de production dernier cri et sa nouvelle usine toujours en travaux. Celle qui a conduit la marque à sa perte. Aucun investisseur n'ose aujourd'hui reprendre l'activité.
"On est peut-être sur un marché qui est parfois difficile et qui fait peur à certains. Il faut que les entrepreneurs ouvrent les yeux, qu'ils aillent voir ce site de Comines et qu'ils constatent qu'il y a un réel potentiel et les marchés", assure Christophe Chirouze, ancien responsable achat Caby.
L'ancien responsable d'achat est l'un des seuls à y croire. Mais aujourd'hui, la seule offre concerne les murs. Le fleuron de la charcuterie aurait fêté son centenaire l'année prochaine.