La préfecture du Nord a délivré son autorisation environnementale pour l'agrandissement de l'aéroport de Lille-Lesquin. Les opposants au projet, élus du secteurs, écologistes et l'association NADA (Non à l'agrandissement de l'aéroport de Lille-Lesquin) sont vent debout.
La préfecture du Nord a annoncé mercredi avoir délivré l'autorisation environnementale pour la modernisation et l'extension de l'aéroport de Lille-Lesquin, un projet jugé "inutile" et "polluant" par les écologistes.
Le projet prévoit entre autres l'agrandissement du terminal, la création d'un nouveau parking et l'élargissement de la piste principale, ainsi qu'une mise à niveau fonctionnelle de l'aérogare et des parkings, en vue de presque doubler le nombre de passagers à l'aéroport de Lille-Lesquin, pour passer à près de 4 millions de passagers en 2039.
Ce projet "nage à contre-courant de la transition écologique", ont réagi dans un communiqué les élus écologistes du Conseil régional des Hauts-de-France, qui annoncent "une bataille juridique" pour "que cette autorisation environnementale soit annulée".
Projet "anachronique et climaticide !"
L'arrêté préfectoral fixe des mesures d'encadrement pour lutter notamment "contre les nuisances sonores", "préserver la faune et la flore" et "compenser les émissions de gaz à effet de serre", selon le communiqué de la préfecture.
L’association NADA, constituée pour s’opposer à ce projet jugé "anachronique" et "climaticide", dénonce une décision "intolérable" dans "le contexte d’urgence climatique qui est le nôtre".
Le fin mot aux maires de Fretin et Lesquin ?
"Le 27 juin, date pour laquelle il était attendu, nous n'avons pas retourné le permis de construire signé" explique Jean-Marc Ambroziewicz, maire de Lesquin qui inclut la maire de Fretin, Béatrice Mullier, commune sur laquelle se situe également l'aéroport. "C'est un refus tacite, un 'non' à l'agrandissement de l'aéroport", précise l'élu qui estime que préfet a émis un avis fort mais qui "ne tient pas compte de l'avis de la population et des élus".
"Sur 41 communes où on a délibéré, 37 ont émis un avis défavorable à l'extension de cet aéroport. Le rouleau compresseur continue, les populations ne sont pas écoutées. Nous sommes contre l'augmentation des vols. Nous sommes même pour un couvre-feu : la suppression des vols entre 23h00 et 6h00 par exemple" conclut l'élu, qui estime que l'aéroport va vouloir passer outre et aller devant le tribunal administratif.
Dimensionné "pour un trafic annuel de 1,5 million de passagers lors de sa mise en service en 1996 avec un trafic annuel en 2019 proche des 2,2 millions de passagers, ce terminal atteint certains jours le seuil de saturation, notamment en saison estivale", selon la direction de l'aéroport. Le scénario de croissance retenu "vise 3,9 millions de passagers à l'horizon 2039", précise-t-elle.