La maire PS de Lille Martine Aubry a dénoncé mercredi Emmanuel Macron et sa majorité "d'amateurs", affirmant que "l'inhumanité est en marche dans toutes les politiques" mises en place par le président de la République.
"M. Macron a dit hier a ses députés +vous avez raison d'être des amateurs+... Ce sont des amateurs ! Et c'est un homme qui, aujourd'hui, sert ceux qui ont déjà beaucoup d'argent", a critiqué sur RTL Mme Aubry, candidate à un quatrième mandat à la tête de la capitale nordiste.
"Il parle +d'humanité+ à ses députés, à qui on demande de voter comme un seul homme, parce qu'ils n'ont pas compris que, quand on perdait un enfant, on avait besoin d'un congé... L'inhumanité, elle est en marche dans toutes les politiques qu'il met en place !", a-t-elle lâché.
"Assurance retraite"
Concernant la réforme des retraites, l'ancienne ministre de l'Emploi et de la Solidarité a rappelé qu'elle était "extrêmement inquiète depuis le début". "La retraite, c'est l'assurance retraite ! Il faut que chacun ait l'assurance d'avoir une retraite et de pouvoir (en) vivre" mais aujourd'hui, "personne ne sait ce qu'il va gagner lorsqu'il sera en retraite et tout le monde est inquiet en France. Nous ne savons rien sur la durée de cotisation, sur la valeur du point", a-t-elle déploré.
"On est en train de tout changer, de faire en sorte que ceux qui étaient déjà les plus défavorisés le soient encore plus", a poursuivi l'ex-patronne du PS, évoquant la situation des femmes, des personnes travaillant à temps partiel ou des "emplois pénibles".
S'il "manque 7 milliards par an à partir de 2025", la France "crée une richesse de 30 milliards supplémentaires par an, ne peut on pas trouver là les 7 milliards ?", a-t-elle plaidé. "Quand M. Macron a supprimé l'ISF et mis en place une flat tax pour les revenus des actions et des obligations, cela représentait 5 milliards", a-t-elle ajouté, citant aussi une étude de l'OFCE selon laquelle, avec les mesures prises par le gouvernement, "5% des Français les plus riches ont gagné 2.940 euros par an pendant que les 5% les plus pauvres ont perdu 240 euros".
"La France, elle est perdue, divisée, angoissée et M. Macron en est le responsable", a-t-elle ajouté.