En France, plus de 100 000 étudiants vivent sous le seuil de pauvreté soit avec moins de 650 Euros par mois. Des étudiants, contraints de se débrouiller et parfois de taper à la porte des associations pour les plus démunis. La métropole lilloise n'est pas épargnée.
Nous nous sommes rendus aux restos du Coeur de Villeneuve d'Ascq, un mardi matin, l'un des 2 jours de distribution. Dans la file d'attente, nous rencontrons Nassim,un étudiant en économie arrivé en septembre dernier d'Algérie.
"J'ai des cours mais j'ai préferé venir ici et rater des cours, je rattraperai après. Ce n'est pas pareil quand un étudiant à toutes les conditions pour travailler et ceux qui doivent penser à ce qu'ils vont manger le lendemain..." témoigne Nassim.
Il n'est pas un cas isolé. La responsable des restos du coeur de Villeneuve d'Ascq nous le confirme: son centre de distribution compte 191 étudiants inscrits. Un chiffre en constante augmentation.
A Lille, dans l'épicerie solidaire, Agoraé, Léo , étudiant boursier achète des fruits et légumes sans compter ou presque. "Là c'est pratique on peut en prendre autant qu'on veut car les prix sont vraiment faibles",raconte le jeune homme. Des produits vendus à 10 % de leur prix réel, c'est le principe de cette épicerie solidaire crée il y a 4 ans au sein de la Faculté Catholique de Lille.
Ouverte à tous les étudiants Lillois sous condition de ressources, Agoraé n'est pas dans l'assistanat et va même plus loin."On est vecteur de cohésion sociale parce qu'on sait q'un étudiant qui n'a pas les moyens est un etudiant exclu, renfermé sur lui-même, qui en peut plus sortir avec ses potes. " explique Amélie Caillé, vice-présidente du Pôle Solidarité Fédération des Etudiants ( Faculté Catholique de Lille )
Le plein de courses de Léo lui a finalement coûté 3 Euros 20, de quoi alléger son budget alimentation et lui permettre de s'inscrire à des associations sportives.