Une famille rom de Prémesques (Nord) se voit refuser la scolarisation de quatre de ses enfants par la mairie. La commune justifie son opposition par le fait que cette famille s'est installée illégalement et qu'une procédure judiciaire est en cours.
Depuis 10 jours, une famille rom vit dans une ferme abandonnée en bordure de la route Nationale à Prémesques, dans la métropole lilloise. En France depuis six ns, elle vivait auparavant à Roubaix dans une caravane insalubre et quatre de leurs six enfants étaient scolarisés (un en primaire, deux au collège, un au lycée). Adriana, 12 ans, était en 5e et elle ne souhaite qu'une chose : retourner sur les bancs de l'école.
Mais avant même que les demandes d'inscriptions ne soient déposées, la mairie a fait savoir qu'elle était hostile à la scolarisation de ces enfants. Notamment parce que cette famille s'est installée illégalement dans cette habitation et qu'une demande d'expulsion a été déposée par les propriétaires. "On n'est pas franchement favorable, ça c'est certain, parce qu'aujourd'hui, il y a une procédure judiciaire qui est en cours et on attend d'avoir les résultats de cette procédure pour savoir s'il vaut la peine ou non d'incrire ces enfants", justifie Pascale Alliot, l'adjointe (LR) au maire de Prémesques, en charge de la scolarité.
"Certains de ces enfants sont nés en France"
De son côté, le Collectif Solidarités-Roms rappelle que la scolarisation est obligatoire en France et surtout que c'est le moyen le plus efficace pour que ces populations s'intègrent. "C'est une famille qui est considérée comme très paisible qui n'a jamais posé de problème là où elle a été", explique au nom du Collectif Dominique Plancke, ex-élu EELV à la mairie de Lille et au Conseil régional. "Certains de ces enfants sont nés en France, leur avenir, ils ne le voient pas ailleurs que la région lilloise. Ce n'est peut-être pas là qu'ils doivent rester à moyen terme, mais ce n'est pas la peine de leur mettre une telle pression. Et puis surtout, il faut permettre aux enfants d'être scolarisés, c'est notre priorité".La scolarisation des enfants Roms est souvent l'objet de bras de fer entre association et mairie. Il y a quelques mois, la justice avait ordonné l'inscription d'un enfant Rom, à Saint-André, une autre commune de l'agglomération lilloise.