Samedi 20 mars 2021, un chauffeur de bus a été aspergé d'eau de javel par deux jeunes alors qu'il regagnait le dépôt de Sequedin. Les blessures sont légères, mais le ras-le-bol grandissant. Les conducteurs dénoncent une escalade de la violence et se disent "abandonnés par la direction".
L’agression est dans tous les esprits et le traumatisme toujours présent. Samedi 20 mars, un conducteur de bus de 45 ans rentrait au dépôt de Sequedin, au volant de sa voiture de service, lorsque deux jeunes à scooter se sont approchés avant de lui lancer de l’eau de javel à la figure à travers la fenêtre ouverte.
Grâce aux lunettes de soleil qu’il portait, le liquide n’a pas atteint ses yeux. Transporté à l’hôpital pour des blessures légères, il n’en demeure pas moins choqué. Ce lundi, il a déposé plainte et a reçu 8 jours d'ITT, dans l'attente d'être reçu par la médecine légale. De son côté, "la direction a fermement dénoncé cette agression".
Droit de retrait
Conséquence ce lundi 22 mars, aucun bus ne circule dans la métropole lilloise à l’exception de certaines lignes scolaires, suite à un mouvement social qui devrait durer toute la journée. Le métro et le tramway fonctionnent normalement.
? ETAT DU RÉSEAU ILEVIA
— L!LLE RÉSEAU (@lille_reseau) March 22, 2021
- Métro et Tramway ✅
- Lianes de 1 à 8 ❌
- Lignes 9 - 10 - 13 - 14 - 15 - 16 - 17 - 18 ❌
- Lignes 30 - 32 - 33 - 34 - 35 - 36 ❌
- Lignes de 50 à 52 ❌
- Les Corolles et Citadines ❌
- La Navette du Vieux Lille et la MWR ❌
- La Z6 et la 967 ❌
Les chauffeurs exercent leur droit de retrait et veulent alerter la direction sur leurs conditions de travail. "Doit-on attendre le drame pour réagir ?", écrit la CGT dans un tract, les conducteurs se disant "abandonnés par la direction" d’Ilevia.
"Nous venons travailler chaque jour de l’année, nous sommes dévoués à notre tâche de service public, sans avoir cessé notre activité durant les jours de confinement et en remerciement, nous avons droit aux agressions".
Escalade de la violence
Selon les conducteurs, les violences sont de plus en plus nombreuses. L'exemple de l'agression de samedi en est la triste illustration, puisque c'est la sixième fois que ce chauffeur est victime de tels agissements. "Le 25 février dernier, on avait déjà dénoncé une montée de la violence et des agressions constantes. On en avait dénombré dix rien que sur un week-end", raconte Anthony Kowalczuk, secrétaire CFDT Ilevia, parmi lesquelles des jets de projectile, des tirs de mortier, des agressions, insultes ou encore menaces avec armes.
"On cherche à ce que les politiques se mettent autour d’une table avec la direction pour que les salariés, mais également les usagers, soient en sécurité".
"Là, c’est l’agression de trop, une agression totalement gratuite, explique-t-il. On cherche à ce que les politiques se mettent autour d’une table avec la direction pour que les salariés, mais également les usagers, soient en sécurité". Avant de conclure. "C'est urgent". Un CSE extraordinaire a lieu ce jour à 11h30.