Suspendu de ses fonctions après avoir sauvé une collègue d'un AVC, cet employé de La Poste poursuit son combat

A La Poste de Villeneuve d'Ascq, Sébastien Carré, membre du CHSCT, a été supendu de ses fonctions il y a un an, après avoir porté secours à l'une de ses collègues, qui faisait un AVC. Il dénonce un acharnement et lance une pétition pour être ré-intégré. Voici son témoignage. 

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Centre de La Poste, Villeneuve d'Ascq, 19 février 2016. Ce matin là, ils sont plusieurs à travailler sur le tri du courrier. Parmi les employés, des CDD, dont Emeline, 25 ans. Alors que tous ont pris leur service, la jeune femme s'écroule alors sur son poste de travail. "Elle était livide, avachie sur son casier", se souvient Sébastien Carré, délégué syndical et membre du CHSCT. Il court alors jusqu'au bureau des chefs d'équipe : "Appelez les secours !" hurle-t-il. D'après lui, ce jour là, les encadrants ont mis plus d'une heure à le faire. "Alors que tout le monde sait qu'en cas d'AVC, chaque minute compte."



Et ce jour-là, c'était bien un AVC. Emeline, mère de deux jeunes enfants, est emmenée à l'hopital. Elle en ressortira partiellement paralysée. "Le lendemain, je demandais une enquête du CHSCT pour comprendre ce qui s'était passé", ajoute Sébastien Carré. "Et là ils ont sorti une machine de guerre." L'enquête n'aboutit pas, il en demande une deuxième. Puis, quelques jours plus tard, il est convoqué à un rendez-vous avec la direction. "Là on m'a dit que j'étais suspendu, que j'avais interdiction d'aller dans le centre, au motif que je "destabilisais l'encadrement"", explique le délégué syndical. On lui apprend qu'une plainte a été déposée pour harcèlement, lui qui n'était pas physiquement à Villeneuve d'Ascq depuis plus d'un an et qui nie avoir envoyé le moindre mail ou sms à la cadre en question. 

Depuis un an, Sébastien Carré est donc en suspension de fonction. Il dit n'avoir quasiment plus de salaire. "Ils ont essayé de me tuer aussi." Aujourd'hui, une pétition est lancée sur internet pour demander sa ré-intégration. "Je veux juste retrouver ma dignité", souffle l'homme. Pour celui qui est présenté par beaucoup comme un lanceur d'alerte, cette affaire reflète surtout l'histoire d'un acharnement personnel et d'une repression syndicale. Car le début de l'affaire commence en fait, selon lui, bien avant février 2016.

Les débuts syndicaux

L'histoire commence en février 2014. Les employés du centre de La Poste dénoncent des conditions de travail dégradées. A ce moment-là, un système de navettes est mis en place mais fonctionne mal, le recours aux CDD se fait de plus en plus fréquent. "A ce moment là, on décide de faire grève", explique Sébastien Carré. Un point de départ à ce qu'il considère comme un acharnement de la part de la direction. 

En effet, quelques mois passent, la grève est oubliée. Sébastien Carré, en tant que membre du CHSCT, est employé par le site de Villeneuve d'Ascq mais est sans cesse en déplacement pour contrôler la sécurité des sites de toute la partie Nord de la France. En septembre 2014, il est convoqué en conseil de discipline. "On avait fouillé mon téléphone portable de la Poste et ils y avaient trouvé des mails "à caractère syndical". Sauf qu'il ne s'agissait que d'un mail, envoyé en mon nom propre, et en dehors de mes heures de travail", se désole Sébastien Carré. Il écope de 15 jours de suspension avec sursis et repart sur les routes exercer son mandat de délégué syndical, sans retourner à Villeneuve d'Ascq. 

1ère suspension, pour "quelques colis"

Le 17 décembre 2015, il a épuisé son nombre de journées syndicales. Il retourne donc travailler au centre de Villeneuve d'Ascq. Pour très peu de temps. "Ce matin là, il y a beaucoup d'abstentéisme et vous savez, on s'approche de Noël, alors c'est la période des colis", explique le jeune homme. D'après lui, on lui demande alors d'effectuer une tournée qu'il ne connait pas "avec 180 colis au lieu de 90 et une camionette sans essence..." Impossible de mettre tous les colis dans le véhicule, trop petit. Alors il en laisse quelques uns et part distribuer les autres. "Je suis rentré de tournée, sans avoir mangé, sans avoir bu, et à ce moment là on m'attendait pour me remettre sa suspension."

"J'ai fait une grosse depression. J'avais l'impression qu'ils voulaient me tuer", explique Sébastien Carré pour qui ces sanctions étaient avant tout des représailles vis-à-vis de son activité syndicale. Entre sa mise à pied et son arrêt maladie, Sébastien Carré ne revient travailler qu'en Février 2016. La direction lui réclame alors 1h20 de travail ce matin là, qu'il passera au tri. Poste autour duquel, il fera la rencontre de la jeune Emeline. 

Expertise en cours

Contactée par téléphone, la direction s'est abstenue de tout commentaire. "Un rendez-vous sera proposé à M. Carré dans les prochains jours", ont-ils simplement précisé. En attendant, une expertise menée par le cabinet Cateis et initiée début janvier est toujours en cours. Le rapport devrait être transmis au CHSCT dans les semaines à venir. 

Sébastien Carré: Réintégration de Mr Carré Sébastien

En février 2016,ce membre du CHSCT a porté secours à une factrice(Emeline) qui faisait un AVC sur la plateforme courrier de Villeneuve d'Ascq et lui a sauvée la vie.Celui ci a ensuite demandé une enquête interne et s'est bizarrement retrouver en suspension de fonction le 29 février 2016.Cela fait maintenant...

 

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