La direction de Castorama a annoncé aux employés la délocalisation des activités de production comptable du siège en Pologne. La direction affirme que cette délocalisation concerne des tâches automatisées mais les syndicats craignent tout de même des suppressions d'emploi.
C'est une destination qui inquiète, surtout lorsqu'elle est accompagnée du terme "délocalisation". Jeudi, des salariés de Castorama ont appris la délocalisation d'une partie du service comptable en Pologne. "On nous a dit que cette activité était délocalisée à Cracovie", précise Nicolas Euzenot, délégué CGT.
De quoi inquiéter les syndicats, qui craignent que cette délocalisation soit l'avant-goût d'un plan social. "Qu'est-ce qui nous prouve qu'on ne va pas bientôt dire aux collègues : soit vous partez en Pologne, soit c'est un plan social ?", poursuit Nicolas Euzenot. "C'est indamissible, ils font tout dans notre dos, personne n'a de garanties. On a beaucoup de salariés en souffrance."
"On a des collègues traumatisés, en pleurs", ajoute Jean-Paul Gauthier, délégué central FO. D'après lui, une cellule psychologique a été mise en place pour gérer la situation de crise. "On a annoncé à des collègues que leur poste serait supprimé dans un an. Certains qui étaient en arrêt maladie ont également reçu un coup de fil", poursuit le délégué. D'après lui, cette délocalisation pourrait signifier le licenciement de près de 500 personnes au sein du groupe Kingfisher.
La direction calme le jeu
Côté direction, la version des faits est tout à fait différente. On explique que cette délocalisation ne concerne que "les activités de production comptable", et que ce sont des activités qui peuvent être automatisées, d'où la délocalisation en Pologne. D'après la direction, aucune suppression de poste en France n'est d'actualité. "Une étude d'impact est en cours pour savoir de quelle manière appréhender ce changement", explique la direction. "Nous aurons les conclusions d'ici quelques semaines. Concernant les suppressions de postes, cela dépendra de l'étude d'impact."
Pas de quoi calmer les inquiétudes des syndicats, qui associent cette annonce aux "suppressions des métiers supports, des assistantes RH" et d'autres services et qui font craindre des reclassements extérieurs.