Plusieurs dizaines de policiers se sont rassemblés ce vendredi à l'Hôtel de Police de Lille pour rendre hommage à leur 28 collègues qui se sont suicidés en France depuis le début de l'année. Les syndicats appellent à un nouveau management et à une amélioration des conditions de travail.
"On a atteint un nombre anormal de suicides dans la police avec deux collègues qui nous ont quittés encore hier", dénonce Bruno Noël, secrétaire régional du syndicat Alliance Police Nationale, qui a pris la parole lors de ce rassemblement où une minute de silence a été observée. "Le vase est plein et il faut vraiment qu'il y ait des mesures concrètes, fortes, qui soient mises en place rapidement".
"Il faut absolument qu'on évolue dans le management", ajoute-t-il. "Certains ont encore dans certains services un management d'un autre temps, trop directif. Aujourd'hui, il faut un management participatif. On a aussi un problème de conditions de travail. Aujourd'hui, vous entrez dans un commissariat, vous voyez des bureaux avec une peinture défraîchie, des fauteuils qui sont cassés... ce n'est pas normal."
Sans oublier les cadences imposées aux policiers ces derniers mois, avec notamment le mouvement des Gilets Jaunes. "On a des collègues, notamment sur Paris ou chez les CRS, qui ont travaillé 16 week-ends de suite !", déplore Bruno Noël. "Il faut que les collègues puissent souffler, avoir une vie familiale".
28 suicides depuis le début de l'année
Jeudi matin, une capitaine de 50 ans s'est suicidée avec son arme de service dans les locaux de la Sûreté départementale, à Montpellier.
Le même jour, un gardien de la paix de 25 ans a mis fin à ses jours à son domicile de Villejuif, en banlieue parisienne. Il était membre de l'unité d'éducation et d'information routière et il s'occupait d'opérations de sensibilisation dans les écoles et les salons.
Il s'agit des 27e et 28e suicides dans les rangs de la police depuis le début de l'année 2019.