Bois, paille ou lin : le secteur du bâtiment s'engage pour privilégier des matériaux écologiques

Le 12 avril, les acteurs du bâtiment des Hauts-de-France et plusieurs collectivités territoriales ont rendez-vous pour la signature du pacte bois et biosourcés. Le bâtiment, l'un des secteurs les plus polluants de France, s'engage à utiliser des matériaux plus respectueux de l'environnement.

En France, le bâtiment est l'un des secteurs les plus énergivores : il représente 43 % des consommations énergétiques annuelles françaises et génère 23 % des émissions de gaz à effet de serre du territoire. 

Continuer à construire tout en étant plus respectueux de l'environnement, c'est l'objectif du pacte bois et biosourcés qui sera signé ce 12 avril à Lille. Son objectif, c'est d'engager les donneurs d'ordres du secteur du bâtiment à privilégier le bois ou les matériaux biosourcés sur un pourcentage de leur production. 

Des collectivités, des bailleurs et des promoteurs font partie des trente premiers signataires de ce pacte, qui sera paraphé en présence du ministre de l'Ecologie, Olivier Klein, lors du Forum international bois-construction.

Chanvre ou paille, des matériaux aux propriétés étonnantes

Les matériaux biosourcés sont d'origine végétale ou animale et constituent une matière organique renouvelable. De nombreux procédés entrent dans cette catégorie : le bois, mais aussi le chanvre, la paille, les textiles recyclés, les balles de céréales, le liège, l'herbe de prairie... Dans le bâtiment, ils peuvent aussi bien servir à bâtir une structure qu'à isoler un bâtiment. On peut même en retrouver dans la fabrication des peintures et des colles. 

En plus d'être respectueux de l'environnement, ces matériaux assurent aussi le confort des occupants d'un logement. Les capacités de déphasage thermique, par exemple, permettent un meilleur contrôle de la température et des économies d'énergie.

"Les filières développent, avec le soutien actif de l’État, des essais de caractérisation dans les domaines de la thermique, de l’acoustique mais aussi de la résistance au feu, de la résistance aux champignons ou aux nuisibles afin de lever tous les préjugés qui peuvent encore peser sur ces matériaux" assure également le ministère de l'Ecologie.

Des filières régionales à développer

Lancé à l'initiative du CD2E, le pôle régional de l'éco-transition, et l'association officielle de la filière bois des Hauts-de-France, Fibois, le Pacte est soutenu par la région et la préfecture.

Ses objectifs sont largement en accord avec les ambitions du gouvernement. La loi transition énergétique de 2015, sous la présidence de François Hollande, souhaitait déjà "encourager" l'utilisation des matériaux biosourcés. Plus récemment, la loi du 23 novembre 2018 définissait le recours aux matériaux issus de ressources renouvelables comme un de ses objectifs. 

En plus de décarboner le secteur du bâtiment, les soutiens du Pacte bois et biosourcés espèrent créer une demande qui permettrait de développer des filières régionales comme la paille, le chanvre ou le lin.

Parmi les objectifs que s'imposent les signataires, on retrouve notamment l'obligation "d'intégrer des solutions bois et/ou biosourcées sur un pourcentage de leur production de surface de plancher, en construction neuve et/ou en réhabilitation" et celle de "s’engager sur la qualité et la traçabilité des matériaux utilisés."

Pour attirer plus de signataires, le Pacte laisse le choix de s'engager à plusieurs niveaux avec grades "bronze", "argent" et "or". Les signataires du grade bronze s'engagent à utiliser ces solutions sur au moins 10% des surfaces de plancher. Pour les signataires du grade or, ce chiffre monte à 40%.

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