L'annonce de la braderie de Lille 2022 a été un immense soulagement pour les acteurs du tourisme, en particulier dans l'hôtellerie-restauration. Les professionnels se disent plus que prêts à accueillir les bradeux et misent sur une reprise réussie.
"Oui, ça va sentir la moule, la frite et le pipi", avait plaisanté Martine Aubry dès juillet, mais ça n'a découragé personne. Après deux ans d'annulation pour cause de covid, 2022 marque le retour de la braderie de Lille, le plus grand marché aux puces d'Europe. Deux millions de visiteurs sont attendus dans la capitale des Flandres, pour le plus grand bonheur des hôteliers et restaurateurs.
"La saison juillet-août s'est plutôt bien passée, on est revenus aux niveaux de 2019, aux alentours de 55% de taux d'occupation, ce qui est assez intéressant pour un territoire pas forcément connu pour ses plages !" sourit Maxime Tonnoir, délégué général de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH) dans les Hauts-de-France. "Pour la braderie, à date, on est à plus de 90% d'occupation et je pense que samedi, on sera au-delà des 95%. C'est assez exceptionnel et forcément c'est un événement : on attend 2 millions de personnes tout de même. L'annonce de la braderie a mis du baume au cœur et tout le monde est dans les starting-blocks pour accueillir le public" assure le professionnel.
Kawtar Bansar, présidente du Club hôtelier Lille Métropole et directrice du Novotel de Lesquin, fait état des mêmes chiffres. "C'est un très bon score : lors de la braderie 2019, nous étions à 95%. Ce n'est pas encore tout à fait le cas, mais nous n'oublions pas que c'est une année de relance. Nous, hôteliers, nous sommes surtout très contents que cette braderie ait lieu. C'est la rentrée économique pour de nombreux acteurs du territoire. Savoir accueillir les grands événements de la métropole lilloise, c'est notre cœur de métier, c'est ce type d'événements fédérateurs qui nous met en rangs de bataille et qui enthousiasme tout le monde" savoure-t-elle.
Seul léger revers, le taux de réservation hôtelière pour le vendredi soir reste "encore un peu faible, c'est une reprise mais on espère qu'en 2023 on retrouvera ce taux d'occupation proche de 100% sur les deux nuitées."
"En quittant l'hôtel le dimanche, ils réservent pour l'année prochaine"
La braderie de Lille, c'est aussi l'occasion pour les professionnels de la métropole de toucher un très, très large public. "On a déjà des gens de partout en France, historiquement c'est un événement reconnu pour la qualité de ses antiquaires, il y a des professionnels sérieux et la mairie de Lille y a veillé. On a aussi des Belges, des Hollandais qui sont bien présents, récapitule Maxime Tonnoir. L'agréable surprise, c'est nos amis anglais, qui reviennent nous voir malgré l'ambiance un peu morose du moment avec la crise, la guerre en Ukraine, l'explosion des prix... Ils sont réactifs et ils viennent chez nous, ça c'est vraiment positif."
La clientèle de la braderie est, en plus, assez fidèle, comme le relève la présidente du Club Hôtelier Kawtar Bansar. "Sur nos hôtels, on repère des habitués de la braderie, ils viennent tous les ans et parfois, en quittant l'hôtel le dimanche, ils réservent pour l'année prochaine. Mais la braderie accueille aussi beaucoup d'autres européens : dans certains hôtels, on a par exemple des Norvégiens ! C'est une part moins importante, mais la braderie a ce vrai rayonnement international."
En apparence, les retombées de la braderie de Lille se chiffrent le temps d'un seul week-end, mais l'événement est aussi une rampe de lancement. "L'objectif c'est que la braderie reste une fête populaire, familiale, tous les professionnels du tourisme sont prêts à faire passer un beau moment aux gens. L'objectif, c'est que la braderie se passe bien et que ces visiteurs reviennent se disent que les prochains événements sont l'occasion de revenir dans la métropole lilloise" soutient le délégué général de l'UMIH.
D'ici à la fin de l'année, Lille organise notamment le festival du Jardin Electronique et bien sûr son célèbre marché de Noël. Mais d'autres réjouissances de grande ampleur sont à venir, comme la coupe du monde de rugby 2023 ou les Jeux Olympiques de 2024.