À la Braderie, des tonnes de moules et de frites arrosées de bière sont englouties en un week-end. Mais d'où viennent ces moules devenues indissociables de l'événement ?
Une seule certitude, les moules-frites sont des filles du Nord. Mais comme pour tous les plats populaires et peu coûteux, elles sont nées de parents inconnus. Cette spécialité a été popularisée au XIXe siècle par une célèbre brasserie bruxelloise qui en a fait sa spécialité.
À la Braderie de Lille, dont les origines remontent au XIIe siècle, les moules sans les frites seraient apparues trois siècles plus tard. Elles auraient supplanté le poulet rôti traditionnellement vendu à la Braderie, suite à une maladie décimant les volatiles. Puis est venue la frite.
Les moules-frites et la Braderie, c’est une histoire finalement pas si vieille et surtout peu documentée. Dans sa chanson sur la Braderie, Alexandre Desrousseaux (1820-1892), le créateur du P’tit Quinquin, ne mentionne que les frites. Pour certains, la consommation de moules aurait commencé un peu par hasard, suite à des épidémies touchant les volailles traditionnellement consommées à la Braderie (braaden, viandes rôties en flamand).
>> Florence Mabille de Poncheville
Mais d'où sont-elles importées ?
Les moules viennent de Zealand, "terre de la mer" en néerlandais. On y récolte depuis des générations les fruits de la mer, sur un bras de l'Escaut oriental où se sont construits des villages de pêcheurs comme Yerseke, à moins de deux heures de Lille.
Le "mytiliculteur" y cultivent la moule, qu'il fait pousser jusqu'à sa taille marchande. Deux à trois ans plus tard les moules sont mises dans des réserves de stockage sous la mer.
"Nous allons juste à 500 mètres en mer de l'usine" explique le directeur commercial de Delta Mossel Olivier Camelot, à mesure que le bateau s'éloigne de la côte. "On est comme au fond du jardin."
Et de ce jardin tout proche arrive la pêche du jour : une tonne de moules. un produit brut qu'il faut ensuite rendre prêt a consommer.
"La Braderie marque surtout le démarrage de la saison française. À Zealand, notre saison commence en juillet-août et celle de la France un peu après" ajoute Olivier Camelot. Juste à temps pour les bradeux et visiteurs qui se partageront Lille, ce week-end.