Le Flow, centre des cultures urbaines de Lille accueille jusqu'au 21 juillet 2024, une exposition sur l'essor de cette culture urbaine dans la région. Un coup d'œil dans le rétro alors que le breakdance fait son entrée aux JO de Paris 2024, cet été.
Au départ on prenait ça pour un truc de jeunes, une simple mode éphémère... Mais en 40 ans, les cultures urbaines se sont durablement imposées dans le paysage culturel français.
Timothée Bidal, alias Bboy Knowledge, est tombé dans la marmite du hip-hop dans les années 1990. Ce Lillois est devenu archiviste de ce foisonnant mouvement artistique. "À l'époque pas beaucoup de gens avaient des caméscopes. Ce sont des trésors inestimables ces vidéos que j'ai numérisées et que d'autres gens ont numérisées".
L'exposition à la Maison Folies Wazemmes à Lille, s'appelle Side Step. Elle nous replonge dans un bain nostalgique : des premiers pas du hip-hop dans la région des Hauts-de-France. Dès 1984, les pionniers du breakdance ou du smurf, se rassemblent sur la place de la République à Lille. "J'y allais tous les jours l'été. De toute façon, on n'avait pas de salle. C'est là où j'ai commencé, il y avait plein de battles", poursuit Timothée Bidal, qui se souvient que la Belgique et ses bases américaines avaient, à l'époque, un effet sur la diffusion de la culture hip-hop dans le Nord.
États-Unis via la Belgique ou l'Angleterre
Du côté de Lille, "On avait accès à la musique et aux pas de danse dans les boîtes en Belgique et à Grande-Synthe ils captaient la BBC anglaise". En somme, l'accès à cette nouvelle culture, a été facilité, grâce à la proximité avec la frontière.
Mais l'influence majeure reste l'Amérique : "Ici, vous avez en vitrine le gant blanc de JP Douterlouigne, l'un des premiers danseurs hip-hop dans la région. Un adepte de Michael Jackson qui reproduisait son moonwalk à la perfection", resitue Naima Yahi, historienne et commissaire de l'exposition Side Step.
"Cette danse, elle enfièvre les enfants des quartiers. Elle les enthousiasme, notamment les jeunes d'origine étrangère qui sont très éloignés des harmonies municipales, du conservatoire. Je pense que cet espace qui est facile à mettre en œuvre, qui est gratuit, permet à cette génération spontanée de s'exprimer dans la danse. C'est par la force des choses, du talent, et de l'évolution des mentalités que certains ont fait carrière en tant que danseur, sportif de haut niveau, chorégraphe", retrace l'historienne.
Reportage de Yann Fossurier, Marie-Noëlle Grimaldi et Rémy Chartier, FranceTélévisions
À l'heure où le breakdance fait son entrée aux JO de Paris 2024, ça valait bien un petit coup d'œil dans le rétro.
Expo Side Step, 31 mai au 21 juillet 2024
Au Flow - Maison Folies Wazemmes, 70, rue des Sarrazins à Lille. Du mercredi au dimanche 12h00 à 18h00. Prolongé jusque 21h00, les vendredis soirs.