Une collection inestimable de 37 dessins de Raphaël dont certains recto-verso sont exposés, pour la première fois ensemble, au Palais des Beaux-Arts de Lille. De Pérouse à Rome, en passant par Florence, un voyage dans l'univers du maître italien. Des dessins fragiles et d'une beauté éblouissante.
Dans l'obscurité des salles d'exposition, le blanc des feuilles de dessins fait jaillir les traits précis du Maître. Une collection incroyable, jamais dévoilée dans son intégralité.
"Les dessins sont des fonds tellement fragiles qu'il a fallu des collectionneurs passionnés pour les sauvegarder, constituer ces fonds et les offrir à un musée qui puisse garder un ensemble aussi important" explique Juliette Singer, directrice du Palais des Beaux-Arts.
Un don du chevalier Jean-Baptiste Wicar
Ce sont 37 dessins du peintre Raphaël né en 1483, mort en 1520, à l'âge de 37 ans qui sont proposés aux yeux des visiteurs. Des dessins collectés par le chevalier Jean-Baptiste Wicar au 19e siècle et dont "on est certains qu'ils sont de la main de Raphaël", affirme Juliette Singer.
"Le chevalier Jean-Baptiste Wicar était lui-même artiste. Il a souhaité aller en Italie étudier l'art, mais il est resté fidèle de cœur à sa ville d'origine, Lille. Du coup, il a légué énormément d'œuvres d'art à la société de l'industrie, de l'agriculture et des arts, le musée n'existait pas". Elle poursuit : "Dans les collections qu'il a constituées et dont il a fait don, il y a ce fond incroyable de dessins de Raphaël, qui a toute une histoire. Il a fait une première collection qui a été pillée. Il y a dû reconstituer cette nouvelle collection et au final, nous avons ces magnifiques dessins qui appartiennent aux collections du Musée des Beaux-Arts de Lille" complète-t-elle.
C'est ainsi qu'aujourd'hui, il a été possible d'imaginer cette Expérience Raphaël. Le Palais des Beaux-Arts dispose ainsi d'un des fonds de dessin du maître italien parmi les plus importants de France.
Un itinéraire artistique
"Le Raphaël d'ici, c'est tout son parcours. Son père était peintre aussi, il a été orphelin tôt, il a grandi dans l'atelier de son père. On le suit à Florence, on le suit jusqu'à Rome, en passant par Pérouse, à travers les gens qu'il va côtoyer. Il est contemporain de Leonard de Vinci, Michel Ange aussi qui a un tempérament beaucoup plus tumultueux, mais c'est une forme de stimulation entre ces deux artistes" poursuit la directrice.
"On découvre Raphaël dans son parcours, et au plus près de la création de l'intimité d'un atelier. Autant les grands tableaux, les grandes fresques sont constituées avec un atelier qui va l'aider à peindre, autant le dessin, on est au plus près du geste du crayon, du matériau posé sur la feuille, qu'on voit comme s'il venait tout fraîchement d'être fait, c'est particulièrement émouvant."
Le dessin, on est au plus près du geste du crayon, du matériau posé sur la feuille qu'on voit comme s'il venait tout fraîchement d'être fait, c'est particulièrement émouvant.
Juliette Singer, directrice du Palais des Beaux-Arts de Lille
Le Palais des Beaux-Arts propose aussi des évocations numériques qui permettent d’entrer virtuellement dans la Chambre de celui qui a signé le Palais du Vatican. Une manière de découvrir ses célèbres fresques.
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L'exposition est complétée par des prêts prestigieux du Musée du Louvre, la Royal Collection Trust et la National Gallery de Londres, ou encore le Musée Thyssen-Bornemisza de Madrid.
Expérience Raphaël jusqu'au 17 février 2024.