Depuis novembre 2020, l'édifice religieux est fermé au public suite à un arrêté municipal. Le maire souhaite démonter la charpente et le toit de l'Eglise du Sacré-Cœur au plus vite, qui menace de s'effondrer.
Elle trône fièrement dans le centre-ville de Faches-Thumesnil depuis 172 ans. Mais depuis deux ans, l’Église néo-gothique du Sacré-Cœur est fermée au public.
Alors fraîchement élu, le maire LFI Patrick Proisy a pris un arrêté pour en interdire l’accès, quelques jours après la découverte par les services municipaux de chutes de plâtre et de gravats dans la nef.
C'était en novembre 2020.
La mérule responsable
En cause, la mérule qui ronge l’édifice religieux. Ce champignon attaque les boiseries et fait des ravages sur les charpentes. "La mérule a attaqué le bois, a commencé à le manger, déplore le premier édile. Ce qu’il reste, c’est du bois pourri, du bois creux qui ne soutient plus les arches. On a du bois qui tombe, des pierres, du plâtre…"
Il suffit de lever les yeux pour voir l’avancée fulgurante du champignon sur les arches. "Toute la charpente est prise, il y a des infiltrations partout", constate Patrick Proisy, impuissant.
Et comme si ce fléau ne suffisait pas, le champignon a favorisé l’installation de xylophages - plus communément appelés "insectes ravageurs" - qui ont pullulé dans l’édifice et détruisent le bois.
Désacraliser l’édifice pour le démonter
Le risque d’un effondrement pur et simple existe désormais. "Quand il y a une tempête, je ne fais pas le malin", confie le maire.
Que faire ? Le chantier serait colossal pour éradiquer la mérule et s’assurer qu’elle ne réapparaisse pas dans quelques années. "Il faudrait tout démonter, changer l’ensemble de la charpente, ce serait hyper compliqué : d’abord maintenir les murs, puis enlever entièrement la toiture et la charpente qui reste. Après ça, on devrait remettre une nouvelle charpente puis remettre une toiture et sécher les murs". Coût estimé : plus de 10 millions d’euros.
La décision a donc été prise dé démonter toute la charpente de l’Eglise. Mais pour cela, il faut désacraliser l’édifice qui dépend du diocèse de Lille.
La discussion a débuté. "Sur la commune, on a d’autres églises, d’autres structures où les fidèles peuvent se réunir, tient toutefois à préciser le maire. Il y a des tas de villes où il y a eu désacralisation d’un lieu tout en préservant une partie du patrimoine".
En France, 2 284 communes sont concernées par la présence de mérule, soit 1 790 de plus qu’il y a dix ans. Le département du Nord est l’un des plus concernés par ce fléau, avec le Finistère.