Covid-19 : dans l’académie de Lille, le SNES dénonce une dégradation "soudaine" de la situation sanitaire

Le syndicat affirme qu'il y a une augmentation soudaine des contaminations dans les établissements scolaires de l'académie de Lille, notamment dans les collèges. Le SNES demande le passage en demi-groupes dans les collèges et la fermeture rapide des établissements devenus foyers épidémiques.

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"Je ne sais pas ce qu’ils attendent". Au téléphone, Hélène Froment accuse le coup. Professeure d’histoire-géographie au collège Alphonse Terroir de Marly (Nord) et représentante du syndicat SNES-FSU, elle a contracté le Covid-19 ces derniers jours. 

Droit de retrait au collège de Marly

Vendredi dernier, la situation sanitaire se dégrade dans son établissement scolaire. "Il y avait 8 cas positifs parmi les élèves et un cas parmi les enseignants, on n’avait jamais vu ça depuis le début de l’épidémie". Le week-end passe et la situation s’aggrave lundi. "On était à 18 cas positifs chez les élèves et 2 chez les enseignants". Face à la situation, elle a envoyé un courrier à la rectrice pour demander la fermeture de l’établissement, tout comme la FCPE. "Nous n’avons eu aucune réponse"

Mardi, 4 classes sont fermées. "J’ai de nouveau renvoyé un mail, sans réponse". Ce mercredi 23 mars, 6 classes sont fermées et 7 enseignants sont positifs. "Face à la situation, on a exercé notre droit de retrait dans la cour. Deux enseignants ont été reçus par la cheffe d’établissement, qui a pris contact avec l’inspection académique", explique la professeure. Le rectorat a finalement décidé de fermer le collège de Marly pour sept jours, après un avis du médecin conseiller technique suite à la recrudescence des cas.

"Il a fallu un droit de retrait pour qu’enfin on nous écoute. Et depuis lundi, des élèves et des professeurs ont pu être contaminés dans l’établissement, alors qu’on alertait".

Hélène Froment, professeure d'histoire-géographie au collège de Marly et représentante du syndicat SNES FSU

"Il a fallu un droit de retrait pour qu’enfin on nous écoute. Et depuis lundi, des élèves et des professeurs ont pu être contaminés dans l’établissement, alors qu’on alertait", résume-t-elle. Dans un tract ce jour intitulé "mais qu’attend le rectorat ?", le syndicat enseignant demande à l’avenir "la fermeture rapide et temporaire des établissements devenus foyers épidémiques".

Manque de communication

Une situation qui touche d’autres établissements du Nord et du Pas-de-Calais, affirme le SNES. "Certains collègues ont trois élèves positifs dans leur classe mais on ne ferme pas la classe", affirme Ludivine Debacq, représentante du SNES FSU à Lille. Elle donne un autre exemple. "La semaine dernière, 17 personnes du corps enseignant sur 26 ont été isolées dans un collège, étant soit positives soit cas contact à risque. Pourtant, la fermeture de l’établissement n’était pas envisagée"

D’après la dernière communication du rectorat de Lille en date du vendredi 19 mars, 160 classes de l’académie sont fermées. 1 237 élèves ont été testés positifs sur les 7 derniers jours, contre 946 la semaine précédente. Des chiffres en-deçà de la réalité selon le syndicat, qui dénonce un manque de communication.

Les lycées en demi-jauge, pourquoi pas les collèges ?

Dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais, soumis à un troisième confinement, les lycées ont tous basculé en demi-jauge pour éviter au maximum les brassages, tandis que la grande majorité des collèges ne sont pas soumis à cette règle et peuvent toujours accueillir 100% des élèves.

Au total, seuls 34 collèges de l'académie fonctionnent en mode hybride : les 31 situés sur le territoire dunkerquois et soumis à des règles spécifiques depuis plusieurs semaines déjà, plus 3 autres à Roncq, Bailleul et Arras ayant fait des demandes dérogatoires auprès du rectorat.

Alors que la situation sanitaire se dégrade dans les deux départements, "on observe exactement la même chose dans nos établissements scolaires, avec une augmentation soudaine du nombre de cas chez les élèves et les personnels", explique Ludivine Debacq, ce que ne conteste pas le rectorat. 

"On constate une dégradation très nette de la situation sanitaire, en particulier dans nos collèges". Le syndicat demande expressément de basculer les collèges de l’académie sous le même régime que les lycées. "On demande la demi-jauge par classe et pas la demi-jauge par établissement, car certes vous en avez moins au niveau global, mais vous avez des effectifs surchargés par classe". Sollicité, le rectorat renvoie vers les directives du ministère de l'Education Nationale.

"On demande la demi-jauge par classe et pas la demi-jauge par établissement, car certes vous en avez moins au niveau global, mais vous avez des effectifs surchargés par classe".

Ludivine Debacq, représentante du SNES FSU à Lille

La représentante du SNES le rappelle, "l’objectif n’est absolument pas la fermeture des établissements", mais simplement la mise en place de "mesures renforcées pour garantir une ouverture dans la durée et permettre de continuer à répondre aux enjeux éducatifs, pédagogiques et sociétaux", tout en prenant compte de la réalité sanitaire.

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