Après un afflux de malades pendant la seconde vague, la pression retombe au centre hospitalier universitaire de Lille. Le nombre de patients covid est passé de 300 au pic épidémique à 144 début décembre. Désormais, les soignants veulent reprendre la prise en charge des autres pathologies.

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Au sein du centre hospitalier universitaire (CHU) de Lille, l'épidémie de coronavirus reflue. Le personnel souffle un peu, mais le virus reste encore bien présent. En témoigne l'hospitalisation de patients avec de lourdes comorbidités, comme le cancer, sur lequelles le covid-19 vient se greffer. "Nous n'avons pas que des cas simples, nous avons aussi des cas compliqués, confirme Laurie Betremieux, infirmière dans l’une des unités Covid de l'hôpital Calmette. Mais ça n'a rien à voir par rapport au début de la deuxième vague."

La diminution s'accélère


À l'échelle du CHU, le nombre de patients Covid est passé de 300 au pic de la seconde vague à 144 au début du mois de décembre. Soit moitié moins. Une diminution du nombre de malades qui a permis, enfin, de libérer des lits. À titre d'exemple, dans l’unité Covid-19 de l'hôpital Calmette, une parmi d'autres dans ce CHU, il ne restait que 9 patients à la date du 3 décembre, contre 17 une semaine plus tôt. "La diminution s'accélère depuis quelques jours, c'est une bonne nouvelle si ça se calme, souffle le professeur Arnaud Scherpereel, chef du pôle cardio-vasculaire-pulmonaire. Pourvu que ça dure."

 
Pour le pneumologue, cette accalmie est salvatrice pour au moins deux raisons. D’une, explique-t-il, "cela nous permettra, je l'espère, de reconcentrer nos forces sur les patients non Covid. Aujourd’hui, la prise en charge des autres pathologies, hors Covid, est assurée à hauteur de 75%. Nous aimerions repasser à 100 % le plus tôt possible, d’ici le début du printemps si nous n’avons pas à faire face à une troisième vague." De deux, cette décrue va permettre "de faire souffler un peu les équipes qui sont très solicitées depuis des semaines, pour ne pas dire des mois si l'on revient à la première vague."
 

"Il ne fallait pas systématiquement intuber les patients."

Professeur Arnaud Scherpereel

Au plus fort de l'épidémie, les médecins du CHU de Lille n'ont jamais été amenés à choisir les patients à soigner, ou non. "Heureusement que la population a fait l'effort pour permettre de stopper la pandémie à un moment où on aurait eu ce choix à faire", reconnait le professeur Arnaud Scherpereel.

Ce dernier rappelle que l'expérience de la première vague a permis de tirer des leçons sur la maladie, la circulation du virus et la prise en charge des patients. Proportionnellement au nombre total de patients Covid soignés à l’hôpital, les admissions en service de réanimation ont été inférieures lors de la seconde vague. La raison ? "Il ne fallait pas systématiquement intuber les patients, explique Arnaud Scherpereel. On fait désormais des traitements par ventilation au masque ou oxygène à fort débit nasal, permettant d'éviter l'intubation." Le recours aux corticoïdes, dont on ne connaissait pas les vertus thérapeutiques au printemps dernier dans la phase infectieuse de la maladie, a également permis d’éviter le recours à la réanimation dans bien des cas.
                                                 
Au CHU de Lille, cette décrue de malades soulage les équipes médicales qui espèrent, à tout prix, éviter une troisième vague.
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