Covid-19 : à Lille, le port du masque chez les cyclistes fait débat

Alors que des villes comme Paris et Bruxelles dispensent les cyclistes de port du masque lorsqu'ils se déplacent, les préfectures du Nord et du Pas-de-Calais l'ont imposé. Et la mesure ne satisfait pas les usagers du vélo. 

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Alors qu'à Bruxelles, les cyclistes sont exemptés de port du masque lors de leurs déplacements, les cyclistes du Nord et du Pas-de-Calais se doivent de le garder en permanence selon les règles édictées par les préfectures.

Face à cette mesure l'association Droit au Vélo (Adav), a envoyé le 17 août dernier un courrier au préfet du Nord afin de demander des clarifications sur les raisons qui ont amené le représentant local de l'État à prendre une telle décision. 

Dans sa lettre, Yannick Paillard, président de l'Adav, dénonce un arrêté préfectoral qui "ne fait pas de distinction entre les modes de déplacement". Il pointe notamment une incohérence majeure entre Lille et les capitales voisines de Bruxelles et Paris, au sein desquelles le port du masque n'est pas obligatoire pour les cyclistes. 

"La préfecture de police de Paris a décidé que seuls les piétons sont concernés par le port du masque car les cyclistes "ne font pas courir de risque de contact dans les voies dans lesquels ils circulent"", cite Yannick Paillard. Ainsi, il semble incohérent à l'association d'imposer le port du masque sur un territoire moins densément peuplé que Paris.

L'Adav s'appuie sur l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui "déconseille le port du masque lors de la pratique d'une activité physique". En effet, l'OMS précise sur son site qu'il "ne faut PAS porter de masque quand on fait de l’exercice car les masques peuvent réduire l’aisance respiratoire" et "entraîner une humidification plus rapide du masque". Un constat partagé par la Fédération des usagers de la Bicyclette.

Pour les usagers, un manque de clarté 

De son côté Fabien Delecroix, chargé des questions relatives au V'Lille au sein du Collectif des usagers des transports de la MEL, évoque un manque de clarté plutôt qu'un refus de la règle : "Ce n'est pas confortable de rouler avec un masque à vélo, mais nous ne sommes pas habilités à donner un avis sanitaire sur l'utilité ou non de porter un masque en roulant.On s’étonne surtout des mesures différentes prises par département. Il y a un manque de clarté pour les personnes."Il prend pour exemple la distinction entre les lieux fréquentés par les piétons et les grands axes de circulation : "Si je circule Grand Place, il me semble logique de porter le masque. Mais lorsque je suis sur une piste cyclable boulevard de la Liberté, les distances avec les piétons et les véhicules sont suffisamment respectées. Ce n'est plus très utile."

Pour l'usager, le problème est davantage "le manque de développement du service cycliste". Mais quant au port du masque, "des mesures claires comprises et acceptées par les gens sont le meilleur moyen pour que tout se passe bien", insiste Fabien Delecroix. Entre Bruxelles et Paris, Lille fait figure d'exception pour les cyclistes, mais la préfecture n'a pour l'instant pas modifier son arrêté, un cycliste sans masque dans une zone où il est obligatoire se verra infliger une amende de 135 euros. 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité