Avant la trêve hivernale les expulsions de familles roms se multiplient dans la Métropole de Lille dénonce un collectif

Jeudi après-midi, une famille rom avec neuf enfants a été expulsée du logement où elle s'était installée il y a quelques années. Le collectif Solidarité roms dénonce une accélération des expulsions de ce type dans la métropole lilloise, à quelques jours de la trêve hivernale.

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Sainghin-en Mélantois, Ronchin, Tourcoing, Lesquin... ces dernières semaines, des expulsions sèches de campements et de squats se sont succédé dans la métropole lilloise. La dernière date de jeudi lorsqu'une famille rom avec neuf enfants a été expulsée du logement qu’elle occupait sans droit ni titre depuis plusieurs années à Fives.

"Ils ont dû dormir dans des fourgons. Ils sont maintenant à la rue… c’est inhumain", déplore Dominique Plancke, porte- parole du collectif Solidarité roms, "aujourd’hui on est face à un préfet qui veut mettre tout le monde dehors, avant la trêve hivernale." Celle-ci est fixée du 1er novembre au 31 mars 2022. Les procédures d’expulsion sont suspendues pendant cette période, sauf dans certains cas.

"On retourne dix ans en arrière"

Cette accélération d’expulsions correspond selon le porte-parole à la nomination du nouveau préfet du Nord, Georges-François Leclerc en juin dernier. Avant son arrivée, les expulsions de roms de bidonvilles ou squats étaient suspendues tant qu’une solution de relogement n’avait pas été trouvée.

"Il était prévu, avant sa nomination, que le bidonville des Pyramides en plein cœur de Lille disparaisse et que les familles soient relogées… depuis l’arrivée du préfet, tout est à l’arrêt" indique Dominique Plancke. "on voit des choses qu’on ne pensait plus voir, on revient dix ans en arrière…maintenant on n’a plus aucun contact avec la préfecture" regrette le porte-parole.

"C’est un gâchis humain et financier, l’inefficacité des expulsions a été prouvée, on ne fait que renvoyer les personnes vers une plus grande précarité, dans la rue alors qu'on devrait travailler à l'insertion", ajoute-t-il.

Instruction gouvernementale non respectée

Ces expulsions "sèches", c'est à dire sans solution de relogement, sont contraires à une instruction gouvernementale datant de janvier 2018 selon Dominique Plancke. Celle-ci prévoit que des propositions de solutions adaptées soient proposées à chaque famille. Une instruction plutôt respectée par le précédent préfet, selon le collectif. 

Il y a deux semaines, le groupe EELV a publiquement demandé au préfet d'ajourner les expulsions, sans réponse.

Cette nuit, la famille expulsée de Fives risque de passer une troisième nuit dans l'un des fourgons stationnés à proximité, mais jusqu'à quand ? "La police leur a dit qu'ils allaient venir enlever les véhicules, parce qu'ils n'ont pas d'autorisations" s'indigne le porte-parole. Dans la MEL, environ 650 personnes vivent en bidonville et 350 dans des squats.

Contactée, la préfecture du Nord n’a, pour l'heure, pas donné suite à nos sollicitations. 

 

 

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