Connaissez-vous La Frontale, la fanfare de l’université de médecine de Lille ? Vous l’avez certainement déjà croisée dans les rues de la capitale des Flandres.
"La Frite" spécial Carnaval
La fanfare La Frontale est facilement reconnaissable, car tous ses membres sont affublés d’une combinaison rouge – depuis bien avant que cette tenue ne devienne incontournable après le succès de la série TV espagnole La Casa de Papel. Si les musiciens ne sont pas masqués, ils arborent tous des accessoires colorés, pour donner le ton : ambiance festive et déjantée, pour mettre le feu avec leurs reprises de tubes pop des années 1970 à 90.
Il y a un peu plus de deux ans, Pierre Bigand a découvert cette fanfare amateur lors de la Braderie de Lille et a décidé de rejoindre la troupe, même s’il ne jouait pas d’instrument à l’époque. Il s’est mis au trombone illico et est très fier aujourd’hui d’avoir été intégré, lui qui n’était pas étudiant en médecine (il a suivi une formation en gestion de production industrielle). Il est devenu l’un des responsables de l’association, qui gère les contrats et la communication.
La Frontale, créée en 2003, est une fanfare ouverte, qui compte 40 musiciens environ, avec un quasi équilibre entre filles et garçons -et un bureau majoritairement féminin. Ce sont des étudiants, pour moitié en médecine, ou d’anciens étudiants, des personnes rencontrées lors de prestations ou venues par le bouche-à-oreille. La fanfare reçoit des subventions de la part de l’université, qui lui permettent d’acheter des costumes, des pupitres et surtout des instruments, qui sont prêtés aux membres.
Les prestations mobilisent 10 à 20 membres, en fonction des disponibilités de chacun, pour des représentations qui vont du spectacle de rue à l’animation de rencontres sportives et de festivals locaux ou lors de séminaires d’entreprises. Les particuliers peuvent eux aussi faire appel à la troupe pour des mariages ou des anniversaires.
"On est une fanfare qui ambiance, avec des musiques festives. On veut que les gens prennent leur pied."
Pierre Bigand
Le répertoire de La Frontale n’est pas si banal, même si on y trouve de nombreux "morceaux saucisson", c’est-à-dire des morceaux interprétés par de nombreuses fanfares (Que je t’aime, Les yeux d’Emilie...). Des tubes comme L’hymne de nos campagnes ou La tribu de Dana font partie des succès de la bande.
Le rythme de La Frontale est assez soutenu, avec une répétition hebdomadaire et au moins deux représentations par mois. Il n’y a pas de quoi s’ennuyer ! La fanfare ne s’est pas arrêtée pendant les confinements liés au Covid. "On a quand même bien tenu le coup, on a réussi à garder une dynamique, avec pas mal de visio-conférences. Mais les répétitions à distance, ça ne marche pas…", raconte Pierre Bigand. Pas facile en effet de coordonner saxophones, trompettes, tubas, soubassophones et percussions via le web. Mais la troupe a quand même réussi à faire des happening en ligne pendant cette période.
La Frontale met le feu à "La Frite"
La fanfare est présente tout au long du nouveau jeu TV de France 3 Hauts-de-France, "La Frite", à découvrir samedi 19 février à 15h15 sur nos antennes, car elle assure l’animation musicale de l’émission, le générique et les jingles et contribue au jeu via un blind test musical qui donne une envie irrépressible de chanter et se trémousser.
Le morceau qui a inspiré la fanfare pour le générique de "La Frite", c’est "Tenez-vous bien", de l’orchestre de jazz "Les Haricots Rouges", qui en 1966 reprenait en version jazz Nouvelle-Orléans le tube du belge Salvatore Adamo. Un thème diablement entraînant !
Vos prochains rendez-vous avec La Frontale
Dans les semaines à venir vous pourrez voir La Frontale le 5 mars à Lille, à l’occasion du festival Moulin Street Festival, le 19 mars au festival Pot’iront, festival de fanfares à Condette (Pas-de-Calais), le 20 août lors de l’Urban Trail de Cassel et au Festiconcours en Île-de-France (1, 2 et3 juillet), un événement qui rassemble des fanfares de toutes les régions.
Au fait, pourquoi ce nom de La Frontale ? C’est une évocation du syndrome frontal, un dysfonctionnement du lobe frontal du cerveau, qui gère le langage, la coordination motrice et surtout la capacité d’inhibition des individus. Un nom parfait pour une fanfare qui invite à se laisser aller à la fête et au délire, sans complexe.