Deux cents jeunes "en grève pour le climat" manifestent dans les rues de Lille

Marches, rassemblements, blocages : de multiples mobilisations de jeunes étaient organisées ce vendredi à travers la France à l'occasion d'une nouvelle journée mondiale de grève scolaire pour la justice climatique, le mouvement lancé par la Suédoise Greta Thunberg en 2018.

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Alors que les manifestants se rassemblent face à l'entrée de la mairie de Lille, Loyola, assise sur un banc les regarde tranquillement. La jeune femme ne souhaite pas être photographiée mais trouve, le mouvement "logique". "Je suis originaire de Guadeloupe, que le cyclone Fiona vient de frapper. Le dérèglement climatique, c'est concret", tranche la jeune femme.

A côté d'elle, quelque 200 personnes se rassemblent. Des pancartes amenées par les organisateurs Fridays for future sont encore au sol. En ce vendredi, ils sont étudiants ou lycéens et sèchent les cours pour interpeller les élus. "Rien n'est fait. Paroles, paroles...", lance Eno, jeune militante de l'association Adelphe Lille.

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La manifestation lilloise pour le climat en vidéo ©France Télévisions

Sacha, de la même structure interroge : "Comment agir autrement qu'en manifestant ? Que faire d'autre ?" et le jeune homme de parler de "l'anxiété écologique" de la "détresse psychologique des 20 - 30 ans en précarité". (1)

Il y a là aussi Lola Michaud, de l'Unef à Lille, qui explique que c'est normal que les étudiants se mobilisent plus, "c'est leur avenir, leurs conditions de vie future. On a eu l'été le plus chaud en 2022, sans doute moins chaud que les étés à venir. On ne sait pas si on aura un avenir et un destin décent. L'anxiété aujourd'hui, c'est un état de pensée général". 

Maguelone Montariol est venue soutenir une belle initiative. Si elle "n'angoisse pas", elle pense au "mal-être" de sa soeur sur la question. Plutôt "inquiète" qu'angoissée sur le sujet Maguelone prend un exemple : "souvent une réflexion me revient : à quoi bon ! A quoi bon trouver un travail lambda urbain" et concède que ça lui paraît "bizarre", incongru, de penser à dans 10 ans. Si la jeune femme estime qu'il y a un espoir à voir se bouger les jeunes comme aujourd'hui, elle trouve en revanche inquiétant le fait que d'autres soient conscients et ne fassent rien. "Bien sûr, c'est dur de changer les habitudes mais je pense que le climat devrait être LA priorité." 

Le cortège s'élance. A l'arrière, Alain, septuagénaire, ancien adhérent de Greenpeace manifeste car : "beaucoup de gens n'ont pas encore pris conscience de l'urgence de la situation ou ne veulent pas prendre conscience de la situation". Deux catégories de gens l'énerve les super riches, "les plus dangereux au niveau climatologique" et les délinquants qui se "foutent du climat" car "ils n'ont rien à perdre". 

Olympe, 17 ans, est chez les Jeunes écologistes depuis 1 an et demi veut travailler à l'ONU contre la pauvreté en Afrique. En terminale générale au lycée lillois Montebello, elle rate des cours d'Anglais et de philosophie et a amené sa mère Cindy (de Ronchin) à manifester pour les conditions de vie de ses enfants et peut-être futurs petits-enfants. Mais "comment faire de longues études et se projeter à 10 ans si tout cela est rendu impossible par la crise climatique ?" Mathys, du service d'ordre de la manifestation abonde : "aucune lutte n'est valable sans écologie" : pour éviter qu'"on crève tous dans 20 ans". Et la discussion de se nouer entre Cindy, Mathys et Olympe. 

Jérémy, 30 ans, et Aneth, 25 ans, écologistes eux aussi sont actuellement respectivement dans une association d'éducation populaire et doctorante en urbanisme. Le premier a fait l'effort de suivre tout le parcours même avec une béquille, la seconde est venue à vélo et regrettent la "politique climaticide" du gouvernement. 

Fin du parcours place Richebé, face à la place de la République à Lille. Louise Ulrich, de  Fridays for future, attaque la lecture d'un texte sur l'urgence d'agir face à la crise climatique.  

"A toute notre génération, surtout celles et ceux qui aujourd'hui vont en cours comme si de rien n'était. On n'y est pour rien. On n'était pas là quand ils ont décidé de couper des arbres pour en faire des billets [...] Face à elle, les manifestants font un dying (to die, mourir en anglais) allongés, comme morts à cause du réchauffement climatique. 

"On n'a plus le temps de ne pas y croire, réveillons-nous", se termine le texte. Et les 200 jeunes présents de se relever. 

(1) Selon un sondage IFOP Pour Qare de août 2022, les jeunes générations sont encore pleine d'espoir et combatives mais sont aussi extrêmement soumises à des émotions négatives qui impactent leur vie quotidienne.

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