Une équipe de chercheurs et chercheuses de l’Inserm, du CHU de Lille et de l’Université de Lille ont fait un pas de plus dans la compréhension du développement de la maladie d'Alzheimer. La consommation modérée de café pourrait prévenir le déclin cognitif des malades.
Ils font quelques centimètres seulement, et pourtant, ils renferment un pouvoir insoupçonné. En plus de chasser les cernes des travailleurs les plus matinaux, les grains de café pourraient ralentir le développement de la maladie d'Alzheimer.
C'est en tout cas ce qu'affirme une équipe de recherche de l’Inserm, du CHU de Lille et de l’Université de Lille, au sein du centre de recherche Lille Neuroscience et cognition. Les résultats de leur étude ont été publiés dans le magazine Brain, ce vendredi 5 juillet 2024.
Le café pour guérir Alzheimer ? L'information n'est en réalité pas si nouvelle que cela. Différentes études épidémiologiques supposent déjà depuis plusieurs années que la caféine peut jouer un rôle dans le blocage des récepteurs A2A, qui dysfonctionnent dans le cerveau des personnes atteintes d'Alzheimer.
Des essais cliniques sur des humains
Alors, qu'apporte la nouvelle étude des chercheurs et chercheuses lilloises ? L'avancée de l'équipe de David Blum se trouve plutôt du côté des preuves. Elle a réussi à démontrer que le dysfonctionnement de ces fameux récepteurs entraîne une aggravation des troubles de la mémoire.
Grâce à une meilleure compréhension des mécanismes à l'œuvre dans la maladie d'Alzheimer "nous confirmons l’intérêt de pistes thérapeutiques qui pourraient agir sur cette cible", explique David Blum dans un communiqué de presse. Autrement dit, la nouvelle étude confirme qu'une consommation régulière et modérée de caféine (ce qui correspond à une consommation de deux à quatre tasses de café par jour), est une piste de traitement prometteuse.
Plus encore, cette nouvelle étude a permis de lancer les essais cliniques sur des humains, déjà en cours au CHU de Lille. Car jusqu'à présent, les études ne portaient que sur des souris.
L'équipe de chercheurs et chercheuses lillois pourra ainsi évaluer l’effet de la caféine sur les fonctions cognitives de patients atteints de formes précoces à modérées de la maladie d’Alzheimer. En France, environ 900 000 personnes en sont atteintes, ou sont atteintes d’une autre maladie apparentée.