Maladie de Parkinson : Rosa, le robot qui assiste les chirurgiens pour placer des électrodes dans le cerveau

Le recours à la chirurgie peut être salvateur pour les patients atteints de la maladie de Parkinson. Au CHU d'Amiens, un robot guide les chirurgiens et leur fait gagner un temps précieux.

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Avec 270 000 malades en France et 25 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année, la maladie de Parkinson est la maladie neurologique qui connaît la croissance la plus rapide. Tremblements, raideurs musculaires, lenteur des mouvements : ses symptômes peuvent s'avérer très handicapants. 

Des électrodes dans le cerveau pour atténuer les symptômes

Dans certains cas, quand les traitements médicamenteux ne suffisent plus, il est possible de recourir à la stimulation cérébrale profonde, une opération chirurgicale qui consiste à implanter des électrodes dans le cerveau. Connectées à une pile placée sous la clavicule, elles permettent de délivrer une stimulation électrique et d'atténuer ainsi les symptômes. C'est un peu l'équivalent neurologique du pacemaker. "Ça leur change radicalement la vie, on appelle ça une seconde lune de miel. Ils retrouvent une amélioration de leur quotidien qui est absolument phénoménale", indique le neurochirurgien Michel Lefranc.

Longtemps, cette chirurgie a fait peur au patient : la lourdeur de l'opération et la longueur de la durée de séjour à l'hôpital pouvait représenter un frein. Désormais, dans quelques établissements précurseurs, dont le CHU d'Amiens, une nouvelle technologie de pointe a révolutionné la procédure.

Une opération plus précise, plus sûre et moins longue

Un robot baptisé Rosa assiste le chirurgien en lui indiquant très précisément l'endroit idéal pour placer l'électrode et le chemin à parcourir pour y arriver. "Avant, on ne voyait pas la cible, c'était comme envoyer quelque chose dans l'espace sans savoir, explique le professeur Michel Lefranc, qui est aussi directeur du Groupement d'études et de recherche en chirurgie robotisée. Maintenant, on voit parfaitement la cible, et on a l'outil pour pouvoir descendre l'électrode exactement où on veut. Il y a un immense gain de confort pour le patient."

L'opération est non seulement plus sûre, mais elle dure aussi deux fois moins de temps qu'auparavant. Une fois les électrodes implantées, un test est effectué pour mesurer les bienfaits de l'opération sur la motricité du patient, et le chirurgien règle la quantité d'ondes électriques nécessaires sur son ordinateur.

"J'ai récupéré la marche, les gestes du quotidien"

Trois mois après son opération, Hervé Dedourge ne regrette pas son choix. "Ça en était arrivé à un stade où vous n'avez plus la sensation d'avoir une vie intéressante, c'est quelque chose de pénible du matin au soir. Quand vous vous levez le matin, vous vous dites, 'je vais encore avoir mal, souffrir, être dépendant pendant une journée', ça ne donne plus envie de se lever, raconte-t-il. Ça n'est plus le cas, puisque j'ai récupéré tout ce que je pouvais faire avant, j'ai récupéré la marche, les gestes du quotidien, se doucher sans risquer de se retrouver au sol, conduire sa voiture même. Il ne fallait plus que je conduise, j'en n'avais pas l'envie, c'était trop dangereux. On récupère de l'autonomie." 

Comme le prévoit la procédure, il est revenu voir sa neurologue pour un contrôle. Si le médecin estime que c'est nécessaire, il peut ajuster la quantité et l'orientation des ondes électriques à l'aide d'une tablette, ou modifier le traitement médicamenteux. Grâce à cette opération, la prise de médicaments est d'ailleurs divisée par trois. 

En revanche, tous les patients parkinsoniens ne peuvent pas bénéficier de cette opération. "Dans certains cas, on la déconseille de manière formelle, précise le docteur Mélissa Tir, neurologue. La maladie et le patient doivent répondre à un cahier des charges très strict qui nous permet de garantir le maximum d'efficacité avec un minimum d'effets indésirables." Le CHU d'Amiens opère soixante patients par an avec cette robotique de précision.

Avec Sophie Picard

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