Un soldat ukrainien défiguré a été opéré du visage au CHU d'Amiens : "ce sera long et douloureux"

Victime du conflit russe, Volodymyr, soldat ukrainien, a été opéré au CHU d'Amiens, dans le service de chirurgie maxillo-faciale du professeur Bernard Devauchelle. C'est ici en 2005, que ce dernier procéda à la première greffe partielle de visage au monde.

Volodymyr se rétablit peu à peu après cinq opérations successives du visage. Il est arrivé défiguré en mai 2022 au CHU d'Amiens. Avec difficulté et un mouchoir à la main, il parle de ce matin de juillet où il combattait à Zaporijjia, en Ukraine : "j'ai sauté sur une mine et un tir d'artillerie m'est tombé dessus, m'explosant le visage, se souvient-il. Je commence à récupérer de mes cinq opérations. Ils m'ont fait la partie inférieure de la mâchoire. Il reste la partie supérieure. Ce sera long et douloureux. Pour l'instant, je mange des aliments broyés".

La solidarité au-delà des frontières

À 30 ans, Volodymyr n'est que "simple soldat" comme il dit. Il s'est engagé sans hésiter au mois de février 2022, dès les premiers jours de l'invasion : "je n'aurais jamais pensé que la Russie aurait fait une chose pareille. Maintenant, on est au pied du mur. On est obligé de se défendre".

Un habitant de la Somme, d'origine ukrainienne, vient lui apporter un soutien fraternel et connaître ses besoins à la sortie : "il faut des dons, note Bohdan Zuszman, mais des dons en argent. Ça me touche très profondément. D'ailleurs, dès que j'ai appris qu'il y avait ce monsieur qui était à l'hôpital sud, le lendemain, j'étais déjà là".

Un hôpital à la renommée internationale

Volodymyr n'a pas été opéré ici par hasard. Dans ce service de chirurgie maxillo-faciale, le professeur Bernard Devauchelle procéda, en 2005, à la première greffe de visage au monde. La malade, Isabelle Dinoire, avait été défigurée par les morsures de son chien. L'opération lui changea la vie. "Sans visage, on n'est rien", dira plus tard la jeune femme de 38 ans.

De la même manière, Volodymyr devra subir d'autres interventions. "Comme pour les gueules cassées, pardonnez-moi l'expression, de la Première Guerre mondiale, explique le professeur Bernard Devauchelle, ils vont faire l'objet de toute une série d'interventions chirurgicales de reconstruction. Même si ces techniques ont évolué, on se retrouve face exactement aux mêmes problèmes. On va réparer les fonctions essentielles, mais il restera des dégâts esthétiques visibles".

Volodymyr est sorti de l'hôpital. Une association lui prête un logement. Il remercie la France et ne pense qu'à une chose, rentrer en Ukraine.

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