Dix mois après son arrivée en France, Vladyslav Adamenko a reconstruit sa vie dans le Nord. Après quelques temps d'adaptation et l'aide de sa famille d'accueil, l'adolescent fait une alternance en plomberie-chaufferie et a trouvé un nouveau quotidien.
Vladyslav Adamenko a 17 ans. La guerre en Ukraine l'a forcé à quitter son pays pour la France, tandis que ses parents se sont réfugiés en Pologne. Arrivé en avril 2022, il est accueilli par Michaël Marmuse et Vianney Robert à Bachy. Tous les trois ont construit ensemble une nouvelle vie pour le jeune ukrainien.
Un famille d'accueil au grand cœur
"Vlad fait partie de la famille." Quand l'association Simia, qui à l'origine faisait venir des enfants ukrainiens pour les vacances d'été, s'est organisée pour les accueillir en tant que réfugiés de guerre, Michaël et Vianney n'ont pas hésité.
"On était très touchés par le conflit. On avait déjà participé à des accueils pendant les vacances. Alors la question ne s’est même pas posée, on s’est proposés naturellement pour participer", raconte Michaël.
Un gros changement pour ce couple sans enfants, habitués à vivre à deux depuis près de vingt ans, comme l'explique Vianney. "Ça a été un bouleversement de notre quotidien mais dans le bon sens. Déjà Vlad est un rayon de soleil, il rigole tout le temps. Malgré toutes les difficultés c’est vraiment quelqu’un de très bien, il met de la joie dans la maison."
Une adaptation à grande vitesse
Du côté de Vladyslav, "Ça se passe très bien. Je suis très content, mes parents adoptifs sont très cool et très gentils." Lorsqu'il a atterri sur le sol français, le jeune homme ne parlait que le russe et l'ukrainien. Il a fallu tout réapprendre.
Il s’est donné les moyens. Il a voulu travailler, il a voulu apprendre.
Michaël MarmuseFrance 3 Hauts-de-France
"C'était et c'est encore parfois compliqué parce que c’est beaucoup de nouveau, il y a beaucoup à apprendre." Pour faciliter la communication, Michaël s'est de son côté mis au russe.
Cet éducateur spécialisé est aujourd'hui très fier du chemin parcouru par Vladyslav. "Il s’est donné les moyens. Il a voulu travailler, il a voulu apprendre".
Un futur incertain
Car au départ, Vladyslav ne comptait pas rester. "Au début, sa première idée était de repartir", se rappelle Vianney. Mais le conflit en Ukraine s'enlisant, il a commencé à reconstruire sa vie en France. Après un stage d'été en plomberie, il démarre un contrat d'apprentissage dans le même secteur.
Aujourd'hui, le jeune de 17 ans n'est pas pressé de rentrer en Ukraine : "Pour l'instant je veux rester ici, continuer l'école, continuer de travailler. Mais plus tard j'aimerais y retourner pour revoir ma ville, ma maison et mes amis." L'adolescent garde le contact avec ses parents par téléphone, et voit régulièrement ses frères et sa sœur, plus jeunes, et logés dans d'autres familles d'accueil de la région.
"Le but est qu'il soit formé à un métier qu’il pourra utiliser en France, en Ukraine, ou quel que soit le pays qu’il choisira "
Vianney RobertFrance 3 Hauts-de-France
L'incertitude règne donc pour les familles, vu l'instabilité du conflit. La souffrance de la guerre n'est jamais loin. "J’essaie de prendre de la distance, parce que je suis très triste, très nostalgique", s'émeut Vladyslav.
"Je le vois régulièrement regarder les informations sur les réseaux sociaux", confie son tuteur d'apprentissage, Timothée Robert. "Mais ça reste un ado de 17 ans, avec les mêmes envies et les mêmes attentes que les autres."