EN IMAGES. Contre les féminicides, un collage géant et un "die-in" organisés par le collectif "NousToutes" à Lille

Une soixante de personnes a participé à la mobilisation sur la place de la République et à Saint-Sauveur, mardi 21 novembre. Depuis le 1er janvier 2023, le collectif militant dénombre 121 féminicides. Un chiffre en hausse et un fléau qui touche particulièrement les Hauts-de-France.

Une cinquantaine de personnes allongées, les bras en croix, comme mortes. Près d'elles, des stèles funéraires, avec un prénom, un âge et une date de décès inscrits dessus, puis des bougies. Voilà à quoi ressemble un "die-in", l'une des formes de mobilisations habituelles de "NousToutes", une nouvelle fois organisée, place de la République, à Lille, ce mardi 21 novembre 2023.

"Pour moi c'est un symbole fort pour sensibiliser et interpeller l'opinion publique sur les féminicides, explique Nathalie, 41 ans, employée à l'Université de Lille. C'est l'illustration de notre colère et notre révolte, surtout quand on voit que la plupart de ces femmes avaient alerté sur le danger, sans avoir été protégées."

Depuis le 1er janvier 2023, "NousToutes" dénombre 121 femmes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint. "C'est bien plus que l'année dernière à la même période", alarme Amy Bah, juriste de 26 ans, et porte-parole du collectif militant, à l'initiative de cette manifestation. Parmi ces 121 mortes, 1 sur 5 avait déjà porté plainte ou déposé une main courante.

Un collage de 850 noms à Saint-Sauveur

Dans le rassemblement de ce lundi soir, qui s'inscrit en amont du 25 novembre, journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, la majorité des participants était des jeunes femmes. Venues pour afficher la cause en place publique, aux yeux de tous, "pour qu'elle sorte des cercles seulement militants", indique Pauline, 27 ans, aspirante au métier de professeurs de sciences économiques et sociales.

Sensibiliser le plus grand nombre, tel est le motif de l'action de collage qui a suivi ce "die-in", sur les murs de l'enceinte de la Gare Saint-Sauveur. Celui-ci n'avait rien d'illégal, puisque la mairie avait donné son accord. 850 noms ont ainsi été collés, symbolisant le nombre de féminicides depuis 2017 et le premier mandat d'Emmanuel Macron.

Les Hauts-de-France en première ligne des féminicides

Le collectif "NousToutes "dénonce "le manque de moyens qui accentue la mise en danger des victimes". Il demande au gouvernement une enveloppe annuelle de 3 milliards d'euros "pour que les outils déjà disponibles soient renforcés". En plus d'un meilleur accompagnement des victimes, il souhaite "l'instauration de tribunaux spécialisés comme dans d’autres pays et la création de places dans les hébergements d'urgence."

D'après les chiffres 2022 du ministère de l'Intérieur, les Hauts-de-France se positionnent en troisième place des régions les plus touchées par le nombre de féminicides, avec 11 faits de morts violentes au sein du couple, selon la terminologie et les données du ministère de l'Intérieur. Le Nord, département le plus peuplé de France, figure en tête avec 9 féminicides.

Grande cause quinquennale

Depuis 2017, le président de la République a fait de l'égalité entre les hommes et les femmes, dont la lutte contre les violences sexistes et sexuelles constitue le premier pilier, note le gouvernement, une grande cause quinquennale. Le 7 mars 2023, la Première ministre, Elisabeth Borne avait dévoilé plusieurs mesures afin d'enrayer ce fléau.

Parmi elles, la création de "pôles spécialisés" au sein des tribunaux, davantage de sévérité pour les peines de viols en série ou encore augmenter le nombre de "maisons des femmes" à travers le pays.

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