Le Conseil d'Etat vient d'autoriser la consommation de fleurs de CBD, contenu dans le chanvre estimant que le CBD n'est pas un stupéfiant. Mais problème, le CBD qui peut contenir jusqu'à 0,3% de THC réagit positivement aux dépistages policiers sur les stupéfiants. Antoine Régley, avocat lillois, demande aujourd'hui aux procureurs d'abandonner les poursuites concernant les conducteurs qui assurent avoir consommé du CBD. Interview.
Qu'a décidé le Conseil d'Etat fin décembre 2022 ?
Antoine Régley : "D'autoriser la vente de fleurs de CBD. Donc sa consommation n'est pas illégale et contrairement à ce que voulait le gouvernement, le CBD n'est pas un stupéfiant".
On peut donc conduire après avoir consommé du CBD ?
Antoine Régley : "Oui, mais le problème est que le CBD, qui peut contenir jusqu'à 0,3% de THC (une substance psychoactive qui est un stupéfiant), réagit aux dépistages des forces de l'ordre. Le seuil des outils de dépistage est de 1 nanogramme de THC par millilitre de salive. Il faut augmenter le seuil à 50 nanogrammes de THC par millilitre de salive pour faire la différence entre la consommation de CBD et de cannabis. Il faut revenir sur la loi du 13 décembre 2016 pour faire remonter ce taux".
Que préconisez-vous avant que cet ajustement soit fait ?
Antoine Régley : "Que les procureurs abandonnent toutes les poursuites des conducteurs positifs qui assurent avoir consommé du CBD et que les conducteurs qui ont consommé du CBD demandent systématiquement la prise de sang pour vérifier le taux de THC dans le sang. La prise de sang sera plus précise qu'un premier outil de dépistage salivaire. Elle permettra de montrer que leur taux de THC est faible et qu'ils ont consommé du CBD et non du cannabis. Cela vaut mieux que six mois de suspension de permis de conduire".