On décrit souvent Séverine Ferrer comme l'ex-animatrice de "Fan de". Elle est aussi actrice, chanteuse, femme d'affaires, et désormais metteuse en scène de la pièce "La voie des femmes", série de témoignages féminins, qui sera jouée le 14 mai 2023 au Splendid de Lille. De Beyoncé à l'Eurovision en passant par le Dalaï-Lama, elle répond à toutes les recherches que vous faites sur elle sur Internet.
Animatrice télé, chanteuse et comédienne, Séverine Ferrer met aujourd'hui en scène le spectacle La voie des femmes, qui sera joué au Splendid de Lille le 14 mai 2023. Elle se livre et répond à toutes vos questions les plus fréquemment posées sur le web, dans notre interview Mise au net.
Après avoir joué Les monologues du vagin pendant dix ans, elle confie avoir voulu "aller plus loin". "C'était fou, raconte-t-elle, tous ces témoignages de femmes, ces questionnements, à l'issue du spectacle. Et puis il y a eu le confinement, et un jour j'ai reçu un mail. Une femme se retrouvait isolée avec un mari qui s'avérait violent, et c'est vers moi qu'elle a choisi de se tourner pour prendre conseil."
Séverine Ferrer réalise alors qu'elle a une forme de responsabilité. "J'ai appelé les copines, et c'était pareil, des femmes leur écrivaient pour leur demander de l'aide. C'est là qu'est née La voie des femmes."
"J'ai réuni 45 femmes d'horizons différents, comédiennes, chanteuses, journalistes, avocates, cheffes d'entreprises, mamans, qui pour la première fois racontent leur histoire. Pour la première fois, elles osent prendre la parole pour que les autres femmes puissent s'identifier à elles et se rendre compte qu'elle ne sont plus seules."
Le résultat, c'est cette "aventure théâtrale à dimension sociale et humaine". "Ce ne sont que des histoires vraies, renchérit Séverine Ferrer. Chaque soir, nous sommes cinq sur scène et nous délivrons l'un des 45 témoignages, pas forcément le nôtre. Je me battrai bec et ongles pour que ce projet perdure, parce que je sais qu'il est d'utilité publique. Il y a un combat de tous les jours pour la libération de la parole des femmes."
De la grossesse à la ménopause en passant par la charge mentale ou les agressions sexuelles, le spectacle est un vibrant hommage à la femme. "Mais La voie des femmes s'adresse à tout le monde, précise Séverine Ferrer. Je pense aux hommes, mais aussi aux adolescent.es. C'est très important que les plus jeunes aient accès à ces témoignages."
Elle en sait quelque chose, elle qui a commencé très jeune dans le showbiz. Élue mini-miss Réunion à sept ans, elle a fondé son groupe de musique à huit ans et même eu sa propre émission de télé à neuf ans. Vous êtes nombreux à vous poser des questions sur son parcours. Elle y répond sans tabou dans Mise au net.
Quand ils font une recherche sur vous, la première chose que les gens associent à votre nom, c'est Fan de, sur M6.
Ça me paraît logique. Je pense que jusqu'à la mort, on me parlera de Fan de, mais j'en suis très fière. C'était une émission incroyable, qui m'a fait connaître du grand public en métropole. Pendant ces neuf saisons, j'ai fait le tour du monde, j'ai rencontré d'immenses artistes, c'était plein d'insouciance, très chouette à vivre. Pour moi, c'était les vraies belles dernières années de la télé...
J'ai interviewé les plus grandes stars internationales et françaises, Britney Spears, Jennifer Lopez, Lara Fabian, Hélène Ségara, Janet Jackson, Enrique Iglesias, Lou Bega, Christina Aguilera, ou encore Beyoncé avec les Destiny's Child... Pour cette dernière, j'avais même oublié ! On m'a montré une photo récemment et ça m'a bluffée, je me suis dit : "Ouah, j'ai interviewé Beyoncé !"
C'était rigolo, surtout pour une petite minette comme moi, qui baragouinait trois mots d'anglais. Mais quand je la regarde, cette petite minette, je me dis "Ben dis donc, elle était culottée !". Si aujourd'hui, on me demandait la même chose, je serais incapable de le faire.
Les gens cherchent aussi vos mensurations.
C'est vrai ?! Oh mince ! Moi qui ai pris plein de kilos pendant le confinement, ils ne seront pas déçus ! (Rires). À l'époque, je faisais du 85-60-85. Ce n'est plus du tout le cas. J'ai pris un peu de centimètres. Après trois enfants, tout de même !
Quel âge avez-vous ?
Je le dis très ouvertement, j'ai 45 ans. 1977, la meilleure année !
Qui est votre mari ?
Mon mari, c'est mon mari. Je n'aime pas donner son nom, pour qu'il soit tranquille. Ce qui est rigolo, c'est qu'il a un homonyme, qui lui n'est pas tranquille du tout, car on le contacte tout le temps pour lui parler de moi !
Quel est votre vrai nom ?
Ferrer, c'est le nom de maman. Et mon autre nom, c'est Dijoux, typiquement réunionnais.
Justement, les gens cherchent quelles sont vos origines.
J'en ai plein. J'ai vécu toute mon enfance et mon adolescence à la Réunion. Mes parents sont Réunionnais, mais mon père a des origines indienne et normande et ma mère bretonne, vietnamienne, italienne. Ce mélange d'ethnies a été un enrichissement incroyable, une ouverture d'esprit sur le monde.
Je crois que j'ai un peu de tous ces sangs-là en moi, et que c'est pour ça que j'aime autant les voyages et les gens.
Vous avez joué dans Classe Mannequin...
Oui, j'ai eu la chance de jouer Lou, la petite sœur de Vanessa Demouy, en 1993, et ça a été un vrai tremplin. Ce qui est très rigolo, c'est qu'il y a eu 120 épisodes, j'en ai joué sept et on m'en parle encore aujourd'hui dans la rue, donc ça veut dire que j'ai fait une prestation remarquée !
On se demande si vous êtes ruinée.
Ah lala, chez Jordan de Luxe, sur l'ancienne chaîne Non stop people, j'ai eu le malheur de dire que ce n'est pas parce que tu passes à la télé que tu gagnes beaucoup d'argent. Et c'est vrai. On le sait, quand tu es intermittent du spectacle, il y a des moments où c'est fructueux et d'autres, où on a des petites traversées du désert. Par exemple, avec le Covid, pendant deux ans, j'ai tout perdu et je n'ai pas touché de sous.
Quand on ne travaille pas, on n'a rien. J'ai dit à Jordan que de temps en temps, on pouvait avoir du mal à boucler ses fins de mois. Et bim, ça a été relayé dans tous les sens, même mon père m'a appelée en panique alors que tout allait bien. Je dis juste que de temps en temps, c'est plus compliqué, mais je ne suis pas ruinée !
Vous avez aussi rencontré le Dalaï-Lama.
Ce n'est pas bon d'en parler en ce moment... Mais oui, on m'a fait ce cadeau, j'ai eu un rendez-vous à Dharamsala. Ce n'est pas prétentieux de dire ça, mais il a changé ma vie. Il m'a notamment éclairée sur certains points comme la notoriété et tout ce que ça engendre.
Vous êtes vraiment partout, vous avec même fait l'Eurovision !
Eh oui, en 2006, j'ai représenté Monaco à Athènes, avec un titre qui s'appelait La Coco-dance. Je ne m'y attendais pas. J'ai beaucoup travaillé pour Monaco, mais par hasard. J'y ai tourné une série, j'ai défilé pour la ligne de maillots de bain de Stéphanie de Monaco, Pool position.
C'était le rêve de mon frère de faire l'Eurovision. Quand on me l'a proposé, j'ai eu très peur et puis j'ai décidé d'y aller pour lui.
C'était une expérience absolument incroyable. Cela restera l'événement de ma vie le plus marquant et à la fois le plus terrifiant, parce que c'est beaucoup de stress et beaucoup de pression.
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Séverine Ferrer sera bientôt au cinéma, dans un film d'horreur, La chose derrière la porte, signé Fabrice Blin, avant de partir en tournée dès octobre 2023, pour la pièce À quel prix tu m'aimes, de Guillaume Mélanie et Jean Franco.
En attendant, elle est d'ores et déjà sur les planches avec La voie des femmes, qu'elle met en scène avec l'humoriste Léa Lando. À voir le dimanche 14 mai 2023 à 17 heures au Splendid de Lille. À ses côtés, Nathalie Pernaut-Marquay, Énora Malagré, Tonya Kinzinger et Maïmouna Gueye. À noter que les bénéfices sont intégralement reversés à des associations qui viennent en aide aux femmes.