Le 18 mars 2023 se tenait une soirée de clôture pour le tournoi de foot inter-écoles de journalisme. Au moins sept plaintes ont été déposées dans les jours suivants. Toutes de la part d'étudiantes qui affirment avoir été droguées au cours de la soirée.
Une douzaine d'étudiantes auraient été droguées lors de la soirée de clôture organisée à l'occasion du TFIEJ 2023, le tournoi de foot inter-école de journalisme, à Lille.
Samedi 18 mars, plus de 1000 étudiants étaient présents dans une boîte de nuit à Lille pour fêter la fin du tournoi. Une soirée privée où seuls les étudiants des écoles de journalisme pouvaient entrer.
Dès le lendemain, le dimanche soir, le BDE (bureau des étudiants) de l'ESJ Lille, organisateur du tournoi, a reçu plusieurs témoignages d'étudiantes. Les victimes ont signalé des tremblements, des pertes de mémoire et même pour certaines, des traces de piqûre.
Plus d'une dizaine d'étudiantes ont ainsi témoigné des mêmes symptômes, certaines ont effectué des tests urinaires et doivent réaliser des prises de sang. Pour l'heure, sept plaintes ont été déposées. Les personnes contactées veulent soit rester anonyme, soit elles ne souhaitent pas répondre à nos questions. Idem du côté de l'ESJ Lille, nos demandes sont restées, pour l'heure, sans réponse. Du côté du BDE de l'ESJ Lille, seul ce communiqué est paru.
Des référents "anti-agression"
Les étudiants de l'école de journalisme de Lille, organisateurs de l'évènement, avaient mis en place des référents chargés de signaler tout comportement étrange, toute agression sexuelle ou sexiste. Plus encore, des "safe-zones", des espaces calmes et isolés étaient prévus pour les fêtards qui le souhaitaient.
Un étudiant présent à la soirée témoigne, sous couvert d'anonymat : "En vrai, il y avait une super organisation. Beaucoup de sécurité qui filtrait l'entrée, les agents tournaient à l'intérieur de la boîte, il y avait les safe zones. C'est ce qui est le plus triste, même quand les choses sont bien faites, il y a quand même ces comportements." Depuis le début de la semaine, les étudiants de cette école parlent de cet évènement, y compris avec leurs professeurs. "On est tous d'accord pour dire qu'il faut en parler, éviter à tout prix le tabou. C'est le genre d'évènement, malheureusement, qui nous pousse à être tous plus vigilants et regarder autour de nous. C'est bien malheureux" témoigne cet étudiant et de conclure : "Tout le monde espère que la justice fera son travail. Encore une fois, pour ces femmes trop souvent victimes."