Un supporter russe a été condamné jeudi à trois mois de prison avec sursis par la justice française pour violences commises en réunion lors d'incidents avec des supporters anglais mardi en marge de l'Euro 2016.
Un autre ressortissant russe, Vladimir B. âgé de 32 ans, a lui été relaxé par le tribunal. Comme le préfet de région a pris à leur encontre une mesure d'obligation de quitter le territoire, Vladimir B., même relaxé, doit quitter la France, a indiqué une source judiciaire.
Mardi, en fin d'après-midi, quelques dizaines de supporters russes et anglais, alcoolisés, s'étaient opposés sur la terrasse d'un bar face à la gare de Lille-Flandres. La Russie affrontait mercredi la Slovaquie à Lille à l'Euro-2016, tandis que l'Angleterre était opposée au pays de Galles jeudi à Lens à une trentaine de kilomètres de là.
Pères de famille
Certains avaient lancé des bouteilles en verre, des chaises et des tables. Lors des débats, des photos ont montré Maksim K., 34 ans, allure athlétique et cheveux courts, lançant une chaise. Le ministère public a dépeint ce juriste travaillant dans une banque et gagnant plus de 4.000 euros par mois, marié et père de deux enfants, comme un hooligan venu en France pour en découdre lors de l'Euro.En outre, cet abonné du Spartak Moscou arborait un tee-shirt où l'on pouvait lire "Tour de France - Fuck Euro-2016" et "Storm over Europe" (tempête en Europe, ndlr). Soulignant qu'il s'agissait du premier procès d'hooliganisme jugé à Lille depuis le début de l'Euro, la procureure a estimé que les mis en cause n'avaient "au regard de leurs agissements" en rien contribué à faire de la compétition "une fête". Elle a toutefois souligné que les incidents survenus à Lille étaient sans commune mesure avec les violences commises à Marseille le week-end dernier, en marge du match Russie-Angleterre.
Elle avait requis pour les prévenus six mois de prison avec sursis et une interdiction du territoire français jusqu'au 10 juillet prochain, date de la fin de la compétition. Le tribunal a lui prononcé une interdiction du territoire français pendant un an. Les deux avocats français des Russes avaient chacun plaidé la relaxe pour leur client, estimant que l'infraction n'était pas caractérisée et qu'il n'y avait eu aucune victime et aucun dégât.
Un consul venu de l'ambassade de Russie en France était présent à l'audience. Un couple russo-ukrainien interpellé à Lille mardi, pour port d'arme prohibée, doit également être expulsé de France.