France 2 vous propose d'élire le candidat qui représentera la France au concours Eurovision de la chanson. Rendez-vous samedi 5 mars dans l'émission "Eurovision France : c'est vous qui décidez" à 21h10. Saam est le seul de la région Hauts-de-France à faire parti des 12 finalistes, il nous raconte son histoire et comment le sourire est devenu sa signature.
- Des chansons qui passent en radios, des interviews, un live sur le plateau de Laurent Ruquiez… Avant de revenir sur cette belle aventure, en quelques mots qui est Saam ?
SAAM : Alors et bien Saam, c'est moi ! J'ai 33 ans, je suis auteur, compositeur et interprète et également chirurgien-dentiste dans la vie de tous les jours. Je fais les deux métiers, et si je devais décrire mon univers musical, j'aurai un seul mot : émotion ! L'émotion est le fil conducteur de mes chansons.
- Sam, vous êtes originaire de Lille, les attaches régionales sont importantes à vos yeux ?
J'ai grandi dans le Valenciennois, jusqu'à mes 17 ans. Et puis je suis parti vivre chez ma grand-mère pour mes études de chirurgie dentaire et je suis resté dans la région lilloise pendant 10 ans. J'y suis toujours, je n'ai jamais bougé. Je n'ai jamais voulu déménager : je me sens tellement bien dans le Nord, il y a une chaleur humaine qu'on ne retrouve pas forcément dans d'autres régions.
- Depuis quand écrivez-vous des chansons, quelles sont vos sources d'inspiration ?
La musique est quelque chose qui m'est venue naturellement. Au collège mon professeur m'a dit que j'avais l'oreille musicale. Une révélation sur ma capacité à jouer des mélodies que j'entendais à la radio avec ma flute à bec. Il voulait que je m'inscrive au conservatoire mais moi je tenais à garder ma liberté.
J'ai compris que la musique me permettais d'aborder des sujets sur lesquels j'avais du mal à m'exprimer. Elle a été un élément libérateur. J'ai été bien sûr inspiré par mes influences : la chanson française par ma mère, Brassens, Brel, Aznavour. Ensuite au collège j'écoutais beaucoup de pop-rock anglophone, toutes ces mélodies qui vous restent dans la tête alors que mes frères écoutaient plus de l'urbain. De ce fait, vous allez retrouver comme ça des touches urbaines dans mes productions, dans les parties instrumentales, des percussions. Mes chansons sont vraiment un mélange de ces trois styles. C'est ce qui les caractérisent.
- Le public vous a découvert avec le titre Mémère, pendant le confinement. Racontez-nous cette belle histoire.
Comme je vous le disais, la musique est vraiment un moyen d'expression pour moi, j'avais ce besoin de me libérer du poids de tout ce que je ressentais au fond de moi.
Pendant le confinement j'ai du arrêter de travailler au cabinet. Je me suis retrouvé chez moi et comme je venais de perdre ma grand-mère, j'ai voulu lui faire une chanson, lui rendre hommage. Je l'ai partagée sur YouTube. Et la vidéo a fait beaucoup de vues, elle a été partagée, je me suis rendu compte que beaucoup de personnes avaient vécu la même chose que moi. Il y a eu un vrai engouement autour de cette chanson. C'est comme ça qu'elle est devenue mon premier single. J'ai été repéré par ma maison de disque grâce à cette chanson et si je suis là aujourd'hui, découvert du grand public, c'est vraiment grâce à elle.
- Comment se retrouve-t-on aujourd'hui finaliste pour représenter la France à l'Eurovision ?
Nous avons été 3 000 à envoyer une chanson, en espérant être retenu comme finaliste. La sélection a eu lieu en amont et voilà, je fais partie des 12 et c'est un truc de dingue ! Être dans les 12 c'est juste génial. Et samedi 5 mars sur France 2 vous pourrez voter moi.
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C'est mon producteur qui m'a appelé cet été pour me parler de ce rendez-vous "Eurovision France, c'est vous qui décidez". Je venais de sortir mon EP en avril avec tout mes meilleurs titres. Pour moi l'objectif c'est vraiment d'envoyer en Italie un candidat qui permette à la France de gagner. Cela fait 40 ans que ce n'est pas arrivé. L'an dernier Barbara Pravi a terminé deuxième, donc je voulais vraiment proposer un titre qui puisse gagner. Alors trois semaines à peine avant la clôture des inscriptions, j'étais en vacances, j'ai pris ma guitare et je me suis enfermé dans mon appartement pour composer cette chanson.
- Quelle est l'histoire du titre Il est où pour lequel le public pourra voter le 5 mars ?
Il est où, c'est aussi une chanson avec un message particulier. L'Eurovision est un concours de chansons international et je voulais saisir l'occasion pour faire passer un message. Ce message c'est le sourire. Le sourire, c'est ce qui m'a rendu plus fort dans la vie de tous les jours. J'ai eu une enfance qui n'a pas été facile, j'ai eu un parcours cabossé et c'est ce qui m'a permis de surmonter les épreuves de la vie. J'ai envie de le transmettre avec la musique. Oui il faut une mélodie qui reste dans la tête mais pour moi le message est aussi important.
SAAM : Eurovision France, c'est vraiment un tremplin formidable pour gagner je l'espère. Car ce titre, Il est où, c'est moi, il me représente, il raconte qui je suis. Cela fait deux ans que nous vivons tous des moments compliqués avec ce virus hyper contagieux. Moi je voudrai partager un autre virus tout aussi contagieux, c'est celui du sourire ! C'est un message universel, qui va au-delà des frontières, au delà de la barrière de la langue. Vous pouvez sourire dans la rue à Turin, à Madrid ou à Londres, on va vous répondre du même sourire en retour. Si dans la vie de tous les jours on peut perdre son âme d'enfant, on ne prend plus le temps de s'écouter, chacun conserve cette flamme qui brûle au fond de lui. Alors prenons le temps de nous arrêter et de sourire pour transmettre du bonheur autour de nous.
Comment concilier encore ce métier de chirurgien-dentiste avec l'aventure de l'Eurovision ?
Mes patients et ce métier de docteur chirurgien-dentiste, je les adore ! Quand je suis au cabinet avec un patient qui n'aime pas ses dents, son sourire, qui est renfermé sur lui-même et qu'à la fin du traitement il retrouve le sourire en se regardant dans le miroir, limite presque en pleur, et me dit "merci docteur", cela vaut tout l'or du monde !
SAAM : Aujourd'hui mon rêve est aussi de redonner le sourire aux gens sur scène avec ma musique. Les deux sont complémentaires. J'ai réussi à trouver mon équilibre en travaillant au cabinet deux jours par semaine et ça me va très bien. Je n'ai pas envie d'arrêter ce métier que j'aime, simplement j'ai aussi ce rêve d'être sur scène. Partager ce lien avec le public. La musique a un réel pouvoir. J'ai eu la chance de pouvoir faire la première partie de Frangines, à l'Olympia. J'avais fait une reprise de La sourie verte et là j'ai vu des sourires partout, c'était contagieux.
- Chirurgien-dentiste et Eurovision, comment ne pas penser à Amir ?
Evidemment oui ! Amir était aussi dentiste, il est méditerranéen comme moi, il a fait l'Eurovision et moi l'Eurovision France, c'est vrai qu'il y a pas mal de similitudes. Amir a terminé 6e en 2016, il a porté haut les couleurs de la France et je partage le même objectif.
- Un dernier mot Saam, le jeune homme au sourire ?
Je viens d'une famille populaire, ma mère était couturière, mon papa travaillait dans les travaux publics. Moi aujourd'hui j'ai fait des études, j'ai bossé dur, je suis parti vivre chez ma grand-mère pour devenir chirurgien-dentiste et si j'ai pu traverser des épreuves c'est grâce à cette joie de vivre, ce sourire. Alors c'est ma signature. Je ne mens pas, je chante avec mon cœur. Pour moi c'est important d'être vrai. Le fil conducteur de mes chansons, c'est l'émotion et ce que je veux c'est toucher les gens. Transmettre cette force grâce à la musique. Alors je reste tel que je suis. Le sourire, c'est moi !