Evacuation d'un camp Rom de 64 personnes à Lille

Des associations mobilisées sur place comme la Ligue des Droits de l'Homme ou la fondation Abbé Pierre ont déploré l'évacuation de 64 personnes sans, selon elles, "solutions de relogement pour plusieurs d'entre-elles". Elles souhaitaient rencontrer le préfet pour demander des garanties sur l'hébergement de chacun. La majeure partie du camp va être relogée dans la métropole lilloise.

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Dans un français approximatif un homme d'une cinquantaine d'années, faisant partie du camp fait comprendre qu'il travaille dans le BTP à proximité et explique que les enfants qui sont à un mètre de lui sont scolarisés dans l'école en face. L'homme râle et ne comprend pas l'évacuation qui a eu lieu ce matin. 

Un peu plus loin, la directrice de l'école, qui ne souhaite pas s'exprimer, vient donner une couverture aux parents et aux enfants évacués qu'elle connaît. Elle se situe à la sortie du camp et semble visiblement émue par la situation. 

Selon les représentants associatifs présents, Emmanuelle Jourdan, présidente de la LDH Lille, Isabelle Fourot de la Fondation Abbé Pierre, Dominique Plancke d'Europe Ecologie les Verts Lille, quelque 140 personnes étaient dans ce camp, nommé des Pyramides à Lille, situé à l'extrémité de la rue Solférino, proche de la Citadelle.

Selon ces représentants, plusieurs personnes avaient quitté les lieux les jours précédents comprenant l'évacuation imminente, mais une centaine personnes restait sur place. Elles ont été évacuées dans des hébergements sur "toute la métropole lilloise à Armentières ou Wattrelos, notamment", explique Dominique Plancke qui estime que le compte n'y est pas "pour une trentaine de personnes, laissées sans solution". 

"64 personnes dont 33 mineurs se sont vus proposer une solution d’hébergement durable"

La préfecture qui a organisé l'évacuation rétorque par communiqué que "64 personnes dont 33 mineurs se sont vus proposer" une solution d’hébergement "durable adaptée" à leur situation : 

"Compte tenu des conditions de vie indignes et dangereuses pour les personnes et notamment les jeunes enfants vivant sur ces terrains, il était nécessaire de procéder à leur évacuation. L’État s’est attaché à proposer une solution d’hébergement durable à une majorité des personnes occupant ce site depuis plusieurs mois. Chaque personne vivant sur ce campement a fait l’objet d’un diagnostic social réalisé par l’association mandatée par l’État et 64 personnes dont 33 mineurs se sont vus proposer une solution d’hébergement durable adaptée à leur situation".

Et de poursuivre que "certaines personnes n’ont pas fait l’objet d’une prise en charge parce qu’elles sont très défavorablement connues des services de police".

Selon plusieurs membres d'associations rencontrés sur place, le tribunal administratif de Lille avait autorisé peu avant, l'évacuation du camp. Hier, mardi 10 janvier, Dominique Plancke annonçait l'évacuation. 

L'évacuation s'est déroulée dans le calme. Une trentaine ou une quarantaine de personnes étaient présentes pour soutenir les Roms évacués.

Quant à la circulation, elle a été légèrement perurbée entre le haut de la rue Solférino où une camionnette de la police empêchait l'accès au site et le pont menant à la commune de Lambersart limitrophe. 

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