Trois jours après la fausse alerte terroriste qui a immobilisé les gares de Lille, le couple soupçonné d’y être à l’origine était jugé en comparution immédiate hier. L’audience a été renvoyée au 31 août.
Ils étaient en retard et ne voulaient pas manquer leur prochain train. C’est ce que le couple, à l'origine d'une alerte terroriste dans un TGV en provenance de Paris, a avoué lors de sa comparution immédiate hier.
Tous deux, âgés de 27 et 30 ans, reconnaissent les faits et expliquent être venus de Gironde, où ils ont emménagé récemment, pour rendre visite à leur enfant placé dans le Pas-de-Calais. Après un retard de leur premier train, ils ont lancé cette alerte dans l'espoir de déclencher des contrôles qui retarderaient le Paris-Lille.
C'est juste de la bêtise humaine cette affaire
Me Zouheir Zairi, avocat de la compagne
"Tout ce qu'elle voulait, c'est voir son enfant" et il y a eu "sous estimation des conséquences d'une fausse alerte" assure l'avocat. Le parquet, de son côté, souligne le "préjudice financier gigantesque". Xavier Bertrand, le président du conseil régional des Hauts-de-France, avait d'ailleurs rapidement annoncé que la région portait plainte, en tant qu’autorité organisatrice des mobilités.
Rappel des faits
Le 19 juillet dernier, ce chauffeur livreur originaire du Nord, écrit deux SMS à une plateforme SNCF : l'un indiquait "alerte terroriste" et l'autre le numéro d'un train Paris-Lille. L’alerte est tout de suite prise très au sérieux : les deux gares sont évacuées. Dans l'ensemble des trains de Lille-Europe, les policiers, avec l'appui du RAID contrôlent chacun des passagers. En parallèle, une enquête en téléphonie permet de localiser l’émetteur de l’appel... dans le TGV suivant.
À l'arrivée de leur train, le couple est interpellé par les forces de l'ordre. Les deux individus sont alors placés en garde en vue dans les locaux de la Sûreté urbaine de Lille.
L'audience reportée
L'homme interpellé présente 18 mentions dans son casier judiciaire, notamment six pour violences ou menaces envers sa conjointe. Lors de leur comparution immédiate, le parquet a levé le sursis sur deux peines précédemment prononcées contre l'homme, tout en rappelant qu'il s'était affranchi d'une décision de justice de 2022 lui interdisant tout contact avec sa compagne.
Il devra donc désormais effectuer 18 mois de prison, auxquels s'ajoutera l'éventuelle peine décidée dans cette affaire. Sa compagne est placée sous contrôle judiciaire en Gironde. Les deux prévenus seront jugés le 30 août.
La procureure de la République de Lille a quant à elle rappelé que les deux suspects encouraient jusqu'à 2 ans de prison et 30 000 euros d'amende.