L'initiative ne plaît pas vraiment aux forces de l'ordre.
Des membres de la société civile ont lancé à Lille ce mardi 17 juin un observatoire des pratiques policières, comme il en existe déjà à Paris ou Toulouse. Car depuis le début des manifestations liées au mouvement des Gilets jaunes, les forces de l'ordre ont été plusieurs fois accusées de violences.
allo @Place_Beauvau - c'est pour un signalement - 520
— David Dufresne (@davduf) 10 mars 2019
BAC et CDI: Violences diverses, gaz à bout portant, etc.
Lille, #ActeXVII
Source: Licorne News https://t.co/zxM94w0lGn pic.twitter.com/bYbhtSiJV3
"On a vu, avant, beaucoup de familles qui allaient manifester avec des enfants" souligne Me Florian Borg, du syndicat des avocats de France pour qui "aujourd'hui, c'est plus possible parce qu'il y a des violences dans les manifestations, des violences qui ne viennent pas que des manifestants."
Un communiqué, publié au moment du lancement de l'observatoire, témoigne d'"interpellations massives et arbitraires, des garde à vue abusives, des blessures graves, des mutilations, des confiscation de matériel de protection, des bris de matériel de prise d'images".
"On peut manifester tout en restant dans le pacifique"
Côté police, l'initiative passe mal. "On est un petit peu surpris, surtout que hier, nous étions adulés, aujourd'hui nous sommes stigmatisés" tempête Arnaud Boutelier, représentant du syndicat Alliance dans le Nord.
"Quand vous recevez de l'acide, quand vous recevez des boules de pétanque, nos collègues sont obligés d'essuyer ce type de projectiles. On peut manifester tout en restant dans le pacifique. On n'est pas obligés de faire monter la violence crescendo."
Les universitaires, avocats, associatifs ou syndicalistes à l'origine de l'observatoire, eux, assurent qu'il ne s'agit que de surveiller les comportements des forces de l'ordre, notamment pendant les missions ed maintien de l'ordre, mais pas seulement.
"C'est un observatoire citoyen qui va vérifier que la police se comporte normalement dans le cadre de la loi" plaide Me Florian Borg. "Le deuxième objectif, ça va être de documenter ce que l'on constate."
La préfecture réagit
Le préfet du Nord Michel Lalande a réagi ce mardi après-midi dans un communiqué, dans lequel il rappelle "qu'une seule plainte pour violence policitère a été recensée sur le département depuis le 17 novembre, date de début du mouvement". Une plainte qu'il oppose aux "655 interpellations [qui] ont été réalisées par les services de police pour des faits de violences, de dégradations, de participation à un attroupement".
Allégations de violences policières, le préfet communique ! ?♀️??♂️ pic.twitter.com/NbTM4d5Tq6
— Préfet de la région Hauts-de-France et du Nord (@prefet59) 18 juin 2019
"Cet 'observatoire' a pour seule ambition d'éluder les pratiques des organisateurs de manifestations qui admettent en leur sein des individus violents voire le revendiquent" assène également la préfecture.