Depuis 5h du matin, des étudiants de plusieurs campus lillois bloquent l'école supérieure de journalisme (ESJ), dans la continuité des actions menées à Sciences Po Paris et à la Sorbonne. Les cours sont supprimés à l'IEP et à l'ESJ ce jour.
Avant même 9h du matin, une centaine d'étudiants se sont mobilisés devant l'école supérieure de journalisme de Lille (ESJ). Drapeaux palestiniens, slogans et chants remplacent l'atmosphère studieuse qui règne habituellement dans l'établissement pour demander un cessez-le-feu immédiat et la liberté pour les Gazaouis.
Bloquer l'ESJ et Sciences Po Lille
Le projet initial des étudiants mobilisés était de bloquer deux établissements. Sciences Po Lille pour réclamer l'arrêt de partenariats avec des universités israéliennes. Ainsi que l'ESJ, pour dénoncer le traitement médiatique du conflit Israël-Palestine.
Ces étudiants de l'ESJ, de l'IEP, mais aussi de Lille 1, 2 et 3, sont donc arrivés très tôt, vers 5h du matin. Avec des poubelles et des barrières, ils ont bloqué toutes les issues de l'ESJ. Par la suite, ils ont tenté de s'approcher de l'IEP de Lille, mais ont fait face aux forces de l'ordre et au tir de gaz lacrymogène.
Les cours ont été supprimés ce jour, et les deux établissements d'enseignement supérieur sont fermés. La direction de l'ESJ espère réouvrir l'école dès que possible, ses salariés resteront en télétravail aujourd'hui. De son côté, Étienne Peyrat - directeur de Sciences Po Lille - a envoyé un mail à ses étudiants dans la matinée pour les tenir informés de la situation. "J'ai pris la décision de fermer l'établissement (bâtiment principal et bibliothèque) ce matin, afin d'assurer la sécurité de tous et toutes. Je vous invite par conséquent à ne pas vous rendre sur place."
Par ailleurs, l'IEP y rappelle que "le débat sur cette question [conflit Israël-Palestine] n'a jamais cessé au sein de notre école". Concernant la revendication de l'arrêt des partenariats avec les universités israéliennes, l'école a souhaité préciser que "si notre conseil d'administration s'est clairement prononcé contre le boycott des universités israéliennes, il est légitime que notre communauté puisse exprimer sa solidaire avec les populations victimes de la guerre."
"Nous nous inscrivons dans la continuité des mobilisations du monde entier"
En parallèle de la mobilisation, les étudiants mobilisés ont rédigé un communiqué inter fac pour éclaircir leurs revendications. Entre autres, "nous revendiquons une reconnaissance du génocide et une prise de position claire de la part de nos écoles et nos universités pour dénoncer le génocide en cours et la répression de la lutte en faveur d'un cessez-le-feu permanent."
Blocage en cours de l’IEP de Lille et de l’Ecole supérieure de journalisme 🇵🇸 pic.twitter.com/SFkgUmAGf7
— Rima Hassan (@RimaHas) May 2, 2024
"La colonisation illégale des terres palestiniennes. (...) La responsabilité du gouvernement français dans la vente d'armes à Israël. (...) La censure institutionnelle des voix en soutien au peuple palestinien" : ces revendications seraient le fruit d'un climat actuel que les étudiants dénoncent, et qui nourrirait "l'islamophobie et l'antisémitisme dont nous dénonçons fermement l'instrumentalisation." Après les blocus américains, et à Paris, Lille s'inscrit dans "la continuité des mobilisations du monde entier".
⭕⭕RASSEMBLEMENT DÈS MAINTENANT RUE GAUTHIER DE CHATILLON CONTRE LE MASSACRE EN PALESTINE !⭕⭕
— UNEF Lille (@uneflille_) May 2, 2024
A l'ESJ, à ScPo, dans les universités, dénonçons le massacre en cours en Palestine ! pic.twitter.com/f1TiZGvmep
Rassemblement prévu à Lille 3, et réunion à Sciences Po Lille
Pour réfléchir à la suite de la mobilisation, les étudiants précisent dans le communiqué qu'un "rassemblement est prévu lundi soir [6 mai] à 18h30 à l'université Lille 3 et appellent à "continuer et à étendre le mouvement."
Une réunion sera également organisée le 3 mai, dans les locaux de l'Institut d'Études Politiques de Lille "pour réfléchir aux actions à porter au sein de l'école et en lien avec nos partenaires" conclut le directeur de l'établissement.
Cette mobilisation s'inscrit dans un climat déjà tendu dans la capitale des Flandres, et fait suite à l'annulation par la préfecture et l'Université de Lille de la conférence de Jean-Luc Mélenchon, aux côtés de Rima Hassan sur "l'actualité de la Palestine".