A Lille, une statue érigée en 1927, représente un soldat embrassant la main d’une femme en signe de reconnaissance : c’est Louise de Bettignies, surnommée «the Queen of Spies», la reine des espions, par les Anglais et «Jeanne d’Arc du Nord» par l’évêque de Lille après-guerre.
En septembre 1914, dans Lille occupée, une jeune femme d’une trentaine d’années porte secours aux blessés aussi bien alliés qu'allemands.
Louise de Bettignies est issue d’une famille noble mais désargentée.
Elle a étudié à Oxford, parle anglais, allemand et italien, ce qui est rare pour l’époque. Cela n’échappe pas aux services secrets anglais qui l’approchent.
En février 1915, elle prend la tête d’un réseau d’espionnage sous le pseudonyme d’Alice Dubois. Ce réseau d’une centaine de personnes de toute condition sociale est très actif. Il fait passer des soldats alliés vers la Hollande, pays neutre, il surveille les mouvements des troupes ennemies, il transmet des photos des tranchées allemandes. Sang-froid, culot, vivacité, Louise prend des risques... trop de risques.
Le 21 octobre 1915, Louise est arrêtée en Belgique. Le 16 mars 1916, elle est condamnée à mort, et finalement envoyée en forteresse en Allemagne. Là, elle mène une rébellion et refuse de fabriquer des munitions. Mauvais traitement, cachot... Louise meurt d'une pleurésie le 27 septembre 1918. En 1920, à Lille, des funérailles solennelles lui rendent hommage. Louise de Bettignies repose dans le caveau familial à Saint-Amand-les-Eaux